Un adolescent de quinze ans raconte une année passée dans un camp de concentration puis dans un camp de travail. Douloureux constat de l'auteur : l'individu soumis au totalitarisme perd son identité et ne peut survivre qu'en accomplissant mécaniquement un destin qui n'est pas le sien.
Fin XIXe, Maria se retrouve à la tête de La Principal, le domaine viticole familial. Son père a favorisé ses fils, installés à Barcelone, et choisi de lui léguer les vignes, menacées par le phylloxéra. Mais la catastrophe annoncée ne se produit pas, et l'héritière fera fructifier son bien avec une opiniâtreté sans égal, inaugurant une remarquable dynastie de femmes. À l'hiver 1940, un inspecteur se présente à La Principal pour rouvrir l'enquête sur le meurtre d'un contremaître. Au fil des interrogatoires, le lecteur découvre l'histoire du domaine et de ses personnages. Une fresque puissante sur la bourgeoisie catalane rurale d'après-guerre.
OEuvre inclassable, L'Ultime Auberge est une exploration des tréfonds de l'âme et de l'esprit d'un écrivain malade, aux prises avec les revers de l'existence autant qu'avec un pays d'origine abhorré. Entre confessions et réflexions, joies et souffrances, vie personnelle et vie publique, Kertész saisit le monde autant que lui-même, offrant un autoportrait de l'artiste au travail - un artiste réfractaire et toujours insoumis. L'Ultime Auberge, oeuvre superbe et vertigineuse, prouve une fois de plus le talent d'un immense écrivain de renommée internationale.
De la période précoloniale aux années 2008-2009 (la fin de Mobutu et la guerre civile), en passant par lexploration de Stanley (1870), cette histoire du Congo navait jamais été écrite. Se fondant sur un travail de documentation époustouflant et des mois denquête parfois rocambolesque, voire périlleuse, David Van Reybrouck prend tour à tour la plume du romancier, du journaliste et du dramaturge pour raconter ce pays avec une inlassable curiosité, une ingénieuse rigueur et un réel courage.
Il signe un essai total, une somme extrêmement riche, un livre de référence mais aussi un hymne jubilatoire à lextraordinaire vitalité de tout un peuple qui a déjà passionné plus de 300 000 lecteurs aux Pays-Bas et dans les Flandres.
Dans ce kaddish poignant, le prix Nobel de littérature Imre Kertész pleure l'enfant qu'il ne concevra jamais. Son refus de la paternité a pour origine un événement qui a définitivement modifié le monde et les hommes : l'extermination concentrationnaire.
1775. Elisabeth Cook, seule depuis trois ans, attend le retour de James Cook, qui en est à son second voyage exploratoire. Ce roman historique, entièrement écrit du point de vue d'Elisabeth Cook, est aussi un superbe portrait psychologique : celui d'une femme ayant traversé une interminable solitude face aux épreuves que réserve la vie.
Après le prix Nobel, quantité de rumeurs ont été mises en circulation au sujet d'Imre Kertész. Dossier K. livre ce que l'oeuvre de l'écrivain occulte : la vraie vie d'Imre Kertész ou, du moins, ce qu'il en révèle lors d'un dialogue avec un ami. Ce dernier ne se contente pas des questions maintes fois posées...
Dans le milieu hospitalier, entre service d'anesthésiologie et de psychothérapie, Allard Schuurman, un étudiant en médecine, va se trouver au coeur d'un drame familial qui finira par lui être fatal.
Un homme a fait sauter le Parthénon, symbole honni de l'impossibilité de la Grèce à aller de l'avant, tendue qu'elle est vers la glorification d'un passé antique. Une réflexion aussi profonde qu'iconoclaste sur une certaine schizophrénie non dénuée de souffrance de la Grèce contemporaine.
De Maeterlinck à Eugène Marais enquête romanesque en Afrique du sud sur l'histoire d'un plagiat.
Grand écrivain voyageur polonais, Andrzej Stasiuk part cette fois-ci en Sibérie, en Mongolie, en Chine, en Kirghizistan... à la recherche du « Far Est », de grands espaces, de l'infini, des terres arides, des paysages inchangés depuis des siècles. La fascination de ces contrées est toujours mêlée d'appréhension car le berceau du communisme, c'est ici. En parallèle à son périple, Stasiuk entreprend alors un voyage dans le temps, et se confronte à sa jeunesse, à l'expérience du régime de la Pologne populaire. Sa vision de l'Est, très personnelle, est à la fois politique, intellectuelle et culturelle. « On voyage pour se confronter à son esprit, à sa pensée, à sa mémoire», écrit-il. Faisant partie des cinq écrivains polonais les plus traduits dans le monde, Stasiuk nous invite à changer notre regard sur ces pays très méconnus en Europe.
Les vestiges d'une lointaine enfance, les inoubliables moments vécus auprès d'une grand-mère conteuse, la maladie d'une chienne ou le dernier voyage avec un ami condamné : telles sont les étapes du cheminement libre de ce texte qui épouse les méandres de la mémoire tout en distillant de précieuses réflexions existentielles. Récit de voyage dans les lointaines contrées du passé, cette oeuvre lumineuse, habitée, profonde, est le pendant méditatif du roman picaresque autobiographique Pourquoi je suis devenu écrivain (2013).
Déambulation dans une Athènes métamorphosée par la crise, considérations sur la ville et l'individu, photos prises au hasard des rencontres avec des sans-abri... ce livre forme avec Monde clos et La Destruction du Parthénon une trilogie consacrée à la capitale grecque et témoigne de l'impossibilité pour l'écrivain de se consacrer à la fiction quand la réalité est si violemment présente dans son quotidien.
Le narrateur de Côme se promène dans les rues de Belgrade après un long séjour à l'hôpital. Au gré
de ses errances, il observe et retranscrit des détails et des micro-scènes auxquels il assiste dans les
rues de la ville, qui peine à relever la tête après une époque calamiteuse. Il fait se succéder dans son
Journal notes de circonstances, états d'âme et bilans médicaux, esquissant ainsi une topographie
précise de l'âme, mais aussi une vision saisissante de son époque.
Stasiuk, chef de file de la littérature polonaise, nous entraîne à l'époque de sa jeunesse révoltée : ambiance rock'n'roll garantie. Musique, littérature, alcool ? la venue à l'écriture de l'auteur se fait en opposition à la déprime d'un quotidien socialiste. Il est entouré de personnages hauts en couleur, eux aussi sur le chemin de la rébellion. L'histoire est en marche, les événements se précipitent : service militaire, désertion, prison, état de siège, clandestinité... Écrite d'un seul souffle, cette confession iconoclaste se moque de tout, et d'abord de Stasiuk lui-même.
Edward, 42 ans, professeur en virologie animale, tombe amoureux d'une jeune femme aperçue dans la rue, Ruth, 28 ans. Il la retrouve lors d'une soirée, lui déclare sa flamme, coup de foudre véritable et s'installe dans sa vie quelques années puis, leur passion déclinant, ils décident d'avoir un enfant et se marient. Ce projet va s'avérer fatal à leur relation : procréation difficile, bébé inévitablement insomniaque : Edward s'épuise, Ruth se tourne contre son mari et le pousse peu à peu à la séparation. Dès lors, Edward perd ses certitudes et ses repères. L'âge s'inscrit douloureusement sur son corps, la liaison qu'il a eue avec une très jeune assistante de son laboratoire se termine, il s'effondre.
Une jeune artiste conceptuelle questionne la notion d'identité, de réalité de l'individu dans le monde contemporain, comme si nous n'avions le sentiment d'être réels que dans la mesure où nous sommes vus tels que le montrent les réseaux sociaux. Mêlant satire sociale désopilante et brillante analyse de la motivation d'un artiste, ce premier roman aux accents philosophiques est celui d'une jeune femme de vingt-sept ans.
En 1968, à Monte-Carlo, Jack Preston, un mécanicien travaillant pour une écurie anglaise de
Formule 1, Lotus, sauve une actrice, invitée du Prince, en se projetant sur elle alors que la voiture
dont il est responsable explose aux abords de la piste au moment même où la Belle s'y promène.
Grièvement brûlé, le mécanicien est rapatrié dans son village, où il est dorénavant considéré comme
un héros. Curieusement, les médias ne font pas mention de son acte héroïque, la star non plus...
Ce roman qui met en scène un groupe d'immigrants envoyé à la mort par leurs passeurs est une terrible accusation de l'état du monde en ce début du XXIe siècle, un livre sur l'égoïsme d'une Europe repliée sur elle-même. Un livre sur l'identité et la différence quand au sein du groupe se trouve un Éthiopien riche de ses croyances, fort de son indépendance. Un livre sur l'enfance capable de traverser l'insoutenable par instinct et par désir, ce désir de vivre animal.
Tentative d'lucidation d'une vie minuscule frappe par la tragdie, le nouveau roman de Jergovi'c nous embarque bord de la Volga de Dzelal, pour le trajet hebdomadaire qui l'emmne Livno, vers la grande prire du vendredi la mosque locale. Vrai-faux road book construit sur la collision entre l'invocation intime d'une blessure insurmontable et sa reconstitution "objective" sous forme de dossier documentaire, Volga, Volga dresse le portrait et les tats d'une me foudroye mais qui n'a pas renonc au bonheur - dans un pays dont la violence semble devenue la langue maternelle.
Deux anciens compagnons d'activisme se retrouvent au Cap et vont se confronter à leurs contradictions intimes et politiques à travers leur attachement récent et différent pour un voyou, un gosse drogué totalement incontrôlable. Portrait cru et sans concession de l'Afrique du Sud d'aujourd'hui, ce livre est porté par la connaissance approfondie que Van Dis a de ce pays, car comme ses personnages, il y fut envoyé dans les années 1970 en mission clandestine anti-apartheid.
Instantanés de voyages, paysages familiers de la Méditerranée comme du Nord, promenades à travers les oeuvres aimées... le tout ponctué par des lettres à Poséidon dans lesquelles l'auteur s'interroge sur la vie et la mort des religions et sur la notion même de dieu dans l'Antiquité. Entre prose poétique et méditations philosophiques, le charme unique de l'écriture "nooteboomienne" agit infailliblement.
Un couple de Néerlandais gagne soudain de grosses sommes d'argent en mettant en ligne un site pornographique dont l'héroïne n'est autre que la jeune femme. Une vie à deux vitesses qui explosera à la faveur d'un événement extérieur gravissime. Acuité de l'observation psychologique et sociale, précision inventive des scènes et des dialogues, art du roman étonnant chez un auteur qui débute et hyperréalisme associé à tous les ingrédients du roman noir, Bonita Avenue a l'étoffe d'un véritable best-seller.
Voici le destin romancé de la Shirley Temple croate, morte en déportation. Couronné pour ce roman par le prestigieux prix international Mesa Selimovic, Miljenko Jergovi´c, une fois encore, confirme son statut d'écrivain le plus lu et le plus traduit des Balkans.