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Folio
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Avec Camille, son époux, Thérèse mène une vie rythmée par les parties de dominos aux côtés de petit-bourgeois satisfaits. Assoiffée de vie, elle est astreinte à la charge de garde-malade d'un mari souffreteux. Laurent, l'amant qu'elle choisit pour meubler son quotidien, ne suffit pourtant pas à satisfaire la fougueuse Thérèse. Entravée par les corps débiles et les esprits boiteux qui l'entourent, cette grande vivante réalise que pour survivre elle devra tuer. Dès lors, elle décide avec Laurent l'assassinat de son mari. La vie de Camille était une longue agonie : sa mort la prolonge. À rebours d'une existence insignifiante, le spectre du mari envahit l'esprit des deux amants, et son cadavre s'immisce jusque dans leurs ébats. À la croisée d'un roman policier et d'une histoire de fantômes, Zola dresse le portrait glaçant d'un monstrueux ménage à trois.
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Nouvelle édition en 1999
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Dédicacé au «grand ami Flaubert, en haine du goût», L'Assommoir, parce qu'il peignait sans complaisance la condition ouvrière, la folie née de la misère et de l'alcool, provoqua une nouvelle bataille d'Hernani. «M. Émile Zola est le chef de la Commune littéraire», écrivit un journaliste. «Il pue ferme», disait un autre et un autre encore : «Ce n'est pas du réalisme, c'est de la pornographie.» Zola répondit : «J'ai montré des plaies... Je laisse au législateur le soin de trouver les remèdes.» Et Paul Bourget écrivait à Zola : «C'est votre meilleur roman... Faites-nous encore quelques pages de cette force-là et vous serez le Balzac de la fin du siècle.»
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Le Second Empire vise à faire de Paris la capitale de la mode et du luxe. La ville se modernise. Les boutiques du Paris ancien laissent place peu à peu aux grands magasins, dans le voisinage des boulevards et de la gare Saint-Lazare. La nouvelle architecture illustre l'évolution des goûts : on entre dans le royaume de l'illusion. Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames, se lance dans le nouveau commerce. L'exploit du romancier est d'avoir transformé un épisode de notre histoire économique en aventure romanesque et en intrigue amoureuse. Rien d'idyllique pourtant : le magasin est construit sur un cadavre ensanglanté, et l'argent corrompt tout. Pour Zola, la réussite du grand magasin s'explique par la vanité des bourgeoises et le règne du paraître. Il nous décrit ici la fin et la naissance d'un monde : Paris, incarné ici dans un de ses mythes principaux, devient l'exemple de la cité moderne.
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«Le sujet de Nana est celui-ci:Toute une société se ruant sur le cul. Une meute derrière une chienne, qui n'est pas en chaleur et qui se moque des chiens qui la suivent. Le poème des désirs du mâle, le grand levier qui remue le monde.»(Émile Zola).«J'ai passé hier toute la journée jusqu'à 11 heures et demie du soir à lire Nana, je n'en ai pas dormi cette nuit... Les caractères sont merveilleux de vérité... La mort de Nana est michelangelesque! Un livre énorme, mon bon!»(Gustave Flaubert).Dans ce roman, et dans ce personnage de courtisane, Zola a peint à la fois la corruption d'une femme, de la société où elle recrute ses amants, et d'un régime politique, le Second Empire, qui se rue avec insouciance vers la guerre et la débâcle. Sexualité, histoire et mythe vivent et meurent ensemble, dans un même souffle brutal.
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«L'essentiel de La Bête humaine, c'est l'instinct de mort dans le personnage principal, la fêlure cérébrale de Jacques Lantier, mécanicien de locomotive. Jeune homme, il pressent si bien la manière dont l'instinct de mort se déguise sous tous les appétits, l'Idée de mort sous toutes les idées fixes, la grande hérédité sous la petite, qu'il se tient à l'écart : d'abord des femmes, mais aussi du vin, de l'argent, des ambitions qu'il pourrait avoir légitimement. Il a renoncé aux instincts ; son seul objet, c'est la machine. Ce qu'il sait, c'est que la fêlure introduit la mort dans tous les instincts, poursuit son travail en eux, par eux ; et que, à l'origine ou au bout de tout instinct, il s'agit de tuer, et peut-être aussi d'être tué.» Gilles Deleuze.
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Roman des origines, La Fortune des Rougon expose la souche viciée d'où commencent à germer les membres corrompus d'une famille maudite : Adélaïde Fouque, folle matriarche haïe par ses fils, Pierre Rougon et Antoine Macquart. Rongés par la rivalité, ces demi-frères ne se retrouveront que dans une même ambition dépravée. Dans ce roman se nouent les heurs et malheurs qui feront la substance du cycle des Rougon-Macquart, cette traversée tragique des classes sociales de la France du XIX? siècle. Mobilisant la Fortune - la notion antique de destin -, Zola puise la sève de cette saga dans les tares immémoriales qui affectent toute famille. Premier tome de la série, La Fortune des Rougon (1871) bourgeonnera jusqu'au Docteur Pascal (1893), vingtième et dernier volume, à travers les méandres d'une généalogie décadente. Avec les tableaux généalogiques des Rougon-Macquart.
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Nouvelle édition en 2002
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Paris, années 1870. Le baron Haussmann s'apprête à bouleverser la géographie de la capitale en perçant les rues pour y dessiner de larges avenues. Dans cette atmosphère bouillonnante, les spéculations immobilières vont bon train ; c'est ainsi qu'accède à la fortune Aristide Rougon, dit Saccard. Petit fonctionnaire de voirie, petit escroc, manipulateur et hypocrite, il s'enrichira en participant au dépeçage de Paris, véritable curée où les bourgeois parisiens, cupides et affamés, se déchirent la capitale comme des chiens une carcasse. Deuxième tome de la série des Rougon-Macquart, La Curée fait le portrait d'une ville avide de jouissance, déchirée par les querelles de pouvoir et d'argent. Symbole de l'immoralité d'une époque entière, Paris est le témoin de tous les vices. Du bois de Boulogne aux Grands Boulevards, les personnages s'adonnent à l'adultère, à l'inceste et au crime. Zola les traque dans chaque salon, chaque hôtel, chaque alcôve, avec la minutie d'un chroniqueur et la verve d'un satiriste. L'or et la chair : telles sont les obsessions d'une capitale pourrie jusqu'à la moëlle, Ville Lumière dont les boyaux cachent la pire noirceur.
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Nouvelle édition en 2020
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Paris, années 1870. Le baron Haussmann s'apprête à bouleverser la géographie de la capitale en perçant les rues pour y dessiner de larges avenues. Dans cette atmosphère bouillonnante, les spéculations immobilières vont bon train ; c'est ainsi qu'accède à la fortune Aristide Rougon, dit Saccard. Petit fonctionnaire de voirie, petit escroc, manipulateur et hypocrite, il s'enrichira en participant au dépeçage de Paris, véritable curée où les bourgeois parisiens, cupides et affamés, se déchirent la capitale comme des chiens une carcasse. Deuxième tome de la série des Rougon-Macquart, La Curée fait le portrait d'une ville avide de jouissance, déchirée par les querelles de pouvoir et d'argent. Symbole de l'immoralité d'une époque entière, Paris est le témoin de tous les vices. Du bois de Boulogne aux grands boulevards, les personnages s'adonnent à l'adultère, à l'inceste et au crime. Zola les traque dans chaque salon, chaque hôtel, chaque alcôve, avec la minutie d'un chroniqueur et la verve d'un satiriste. L'or et la chair : telles sont les obsessions d'une capitale pourrie jusqu'à la moëlle, Ville-lumière dont les boyaux cachent la pire noirceur.
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En 1874, Émile Zola, qui est déjà l'auteur d'imposantes fresques romanesques, fait paraître un recueil de textes brefs sous le titre de Nouveaux Contes à Ninon. Sans restriction de genre, il y réunit avec une grande liberté fable, portrait, récit de souvenirs... Nous trouverons ici cinq de ces compositions à l'éclectisme délicieux, et où se rencontrent tour à tour un chat vagabond, un forgeron affairé ou encore une jeune héroïne au grand coeur. «J'avais alors deux ans, et j'étais bien le chat le plus gras et le plus naïf qu'on pût voir. À cet âge tendre, je montrais encore toute la présomption d'un animal qui dédaigne les douceurs du foyer... je n'avais qu'un désir, qu'un rêve, me glisser par la fenêtre entrouverte et me sauver sur les toits.»
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Les Rougon-Macquart, VIII : Une page d'amour
Emile Zola
- Folio
- Folio Classique
- 4 Avril 2024
- 9782073060747
Jeune veuve, Hélène Grandjean mène une vie rangée, monotone, avec sa fille Jeanne. Depuis son appartement perché sous les toits de Paris, elle regarde passer le monde. Maladivement possessive envers sa mère, Jeanne est sujette à des crises régulières. Le jour où le docteur Deberbe, son voisin, vient au secours de l'enfant, Hélène en tombe soudain follement amoureuse. Dans la vie de cette femme tranquille, la passion va tout bouleverser. Huitième tome des Rougon Macquart, Une page d'amour (1878), en apparence moins violent que les autres romans, forme comme un interlude dans la série. Mais la violence est ici psychologique. Le monde y est rapporté aux dimensions d'une petite chambre de Passy, dans l'intimité d'une relation mère-fille exclusive. Sous le regard de la ville, témoin muet des joies et des peines de ses habitants, se joue le drame bourgeois des amours impossibles.
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Ancien soldat, Jean Macquart se fait embaucher comme ouvrier agricole dans un village de la Beauce. Là, il s'éprend de la nièce du père Fouan, Françoise, qu'il souhaite épouser. Mais autour de lui rôde la convoitise, et la vie de paysan est rude. Les enfants du vieil homme se déchirent autour de l'héritage de leur père. Chez ces travailleurs, une seule obsession : la terre. Cette terre féconde et pourtant cruelle, mère nourricière indifférente aux malheurs de ses enfants. Pour la posséder, ils sont prêts à tout. Avilis par le meurtre et l'inceste, ils sombrent peu à peu dans la pire des noirceurs. Quinzième roman du cycle des Rougon-Macquart, La Terre (1887) en est le plus violent. A sa parution, il déchaîne les critiques : on s'insurge contre cette «obscénité gratuite», cette «suite de visions monstrueuses». On reproche à Zola de se complaire dans «l'ordure», en noircissant le portrait des tares paysannes. Zola, lui, ne renie rien de ce féroce tableau du monde paysan, et de l'âme humaine.
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«Je le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche et rien ne l'arrêtera».
C'est en 1898, dans une lettre ouverte au président de la République Félix Faure, qu'Émile Zola assène cette magnifique formule. Rappelons le contexte : le capitaine Dreyfus a été accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne, contre toute raison. Condamné, il est la preuve vivante d'un climat d'antisémitisme nauséabond. Il apparaît rapidement que le vrai coupable est le commandant Esterhazy. Mais l'armée ne veut pas se déjuger. Zola prend la plume, défend l'innocent bafoué, veut que la vérité l'emporte. Il est celui qui a donné à l'expression «intellectuel engagé» ses lettres de noblesse.
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Aristide Saccard est ruiné. Après une série de mauvaises affaires, il a perdu la fortune colossale qu'il avait amassée lors des grands travaux haussmanniens. Mais qu'à cela ne tienne : il achète un hôtel particulier et y fonde la Banque Universelle, qui attire les petits épargnants, les opportunistes et les requins de la finance. La danse infernale de la spéculation peut recommencer. Paru en 1891, L'Argent est le dix-huitième tome du cycle des Rougon-Macquart. Voici Saccard, le détestable héros de La Curée, engagé dans une nouvelle manigance. Alors que le scandale de Panama, en 1889, est encore frais dans les mémoires, Zola livre un roman impitoyable : formidable tableau d'un désastre, minutieuse dissection d'une entreprise vouée à l'échec, c'est aussi le récit d'une obsession, celle du capital. Zola fait de la spéculation un moteur, vital et morbide à la fois : «l'éternel désir qui force à lutter et vivre».
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Chaque jour, Julien joue de la flûte pour la belle Thérèse de Marsanne qu'il aperçoit de sa fenêtre. Or la jeune fille ne le regarde pas et l'ignore malgré ses sérénades quotidiennes... jusqu'au soir où elle l'invite à la rejoindre dans sa chambre. Julien se précipite, mais est-il vraiment prêt à tout pour une nuit d'amour ? Deux courtes nouvelles dramatiques qui révèlent une nouvelle facette de l'auteur des Rougon-Macquart.
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La Débâcle : Sedan, l'effondrement de la France impériale, frivole et corrompue, devant «l'esprit scientifique» de l'Allemagne et l'implacable mécanique de ses armées. La défaite, le siège de Paris, le brasier de la Commune, «l'exécrable semaine» de la répression versaillaise. Reportage militaire d'une scrupuleuse exactitude, fresque de deuil, de souffrance et de sang, le roman est aussi l'analyse de la déchirure qui est au coeur de la conscience collective des Français et que juin 40 fera revivre. «La Débâcle est un de ces documents privilégiés en dehors desquels l'histoire morale de la France contemporaine ne saurait et ne pourrait être écrite.» Raoul Girardet
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Nouvelle édition en 2006
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L'histoire d'un immeuble dans le Paris embelli, policé, moralisé, rentabilisé par la révolution haussmannienne. Le propriétaire, les locataires, le terrible concierge, des employés «résignés comme des chevaux de manège», un architecte qui trompe sa femme, deux ou trois femmes hystériques, des gamines vicieuses, des «troupeaux de demoiselles à marier», des thés musicaux : pas de drame mais la ménagerie sociale d'une époque au grand complet, «la pourriture d'une maison bourgeoise, des caves au grenier». Et, derrière le décor «Beaux-Arts» de la façade, le trou infect de la cour où la «rancune de la domesticité» vomit «les ordures cachées des familles». «Toutes les baraques se ressemblent, conclut l'une des bonnes. C'est cochon et compagnie.»
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Lorsque s'ouvre Son Excellence Eugène Rougon, le sixième tome de la série des Rougon-Macquart, Eugène Rougon a déjà une longue carrière politique derrière lui. Dans La Fortune des Rougon, il a aidé ses parents à s'emparer du pouvoir à Plassans ; dans La Curée, il a contribué à la fortune de son frère ; dans La Conquête de Plassans, il a travaillé avec l'abbé Faujas pour faire repasser sa ville natale du côté des bonapartistes. Député, sénateur puis président du Conseil, il sent pourtant venir sa chute. Au début du roman, il préfère démissionner de son poste afin d'éviter la disgrâce. Mais sa «bande» d'amis, opportunistes et manipulateurs emmenés par l'énigmatique Clorinde, se donne pour mission de le remettre au pouvoir. Tableau cynique du monde politique sous le Second Empire, récit des manoeuvres d'un homme prêt à tout pour conserver sa puissance, Son Excellence Eugène Rougon fait le portrait d'un homme dévoré par l'appétit du pouvoir, pur produit d'une société pourrie jusqu'à la moelle.
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Nouvelle édition en 2008
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Les Rougon-Macquart Tome 4 ; la conquête de Plassans
Emile Zola
- Folio
- Folio Classique
- 24 Janvier 1991
- 9782070383047
«Elle sanglotait. L'abbé Faujas avait redressé sa haute taille, il s'approcha de Marthe, laissa tomber sur elle son mépris de la femme. - Ah ! misérable chair ! dit-il. Je comptais que vous seriez raisonnable, que jamais vous n'en viendriez à cette honte de dire tout haut ces ordures... Oui, c'est l'éternelle lutte du mal contre les volontés fortes. Vous êtes la tentation d'en bas, la lâcheté, la chute finale. Le prêtre n'a pas d'autre adversaire que vous, et l'on devrait vous chasser des églises, comme impures et maudites. - Je vous aime, Ovide, balbutia-t-elle encore ; je vous aime, secourez-moi.»
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«Je voudrais, écrivait Zola en préparant Le Rêve, faire un livre qu'on n'attend pas de moi.» Un livre écrit «à l'ombre d'une cathédrale», une sorte de livre mystique et légendaire d'intention analogue à celle de Flaubert racontant «l'histoire de saint Julien l'Hospitalier, telle à peu près qu'on la trouve, sur un vitrail d'église, dans [son] pays». Mais l'intuition sociale de Zola nous vaut une étonnante évocation néo-balzacienne des milieux et des métiers liés à la vie religieuse et, si la légende est durement ancrée dans la réalité, celle des conflits de classes et des amours impossibles, elle s'épanouit en pages somptueuses, le mariage, la mort de l'héroïne, qui sont comme un dernier flamboiement de l'imagination romantique.