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Marcel Mauss
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Don, échange, partage : voici le grand livre de l'altruisme et de la coopération. Que se passe-t-il quand vous recevez un cadeau ou que vous donnez quelque chose ? Pourquoi certains objets reçus (lettres, cadeaux, etc.) nous paraissent-ils sacrés ? D'où vient la gêne que nous éprouvons parfois quand on nous offre quelque chose ? L'essai le plus connu du père de l'anthropologie sociale - un essai que Claude Lévi-Strauss jugea "révolutionnaire". Préface de Baptiste Mylondo, philosophe et économiste.
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Essai sur le don : forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques
Marcel Mauss
- Puf
- Quadrige
- 23 Août 2023
- 9782130855842
Pourquoi lire encore de nos jours cet essai, que Mauss lui-même reconnaissait comme imparfait, et surtout comment le comprendre ? Dans une résentation essentielle, Florence Weber analyse le travail de Mauss, la synthèse des travaux ethnographiques antérieurs, les réinterprétations théoriques qui en ont été faites, les multiples recherches empiriques qui s'en sont inspirées. « Le lire aujourd'hui, c'est prendre la mesure des perspectives qu'il a ouvertes et retrouver à leur racine les principes de l'approche ethnographique des prestations sans marché, un continent mieux exploré aujourd'hui. C'est aussi [...] apprendre à en finir avec le don. »
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Jusqu'où le corps peut-il être un outil ? Nager, marcher, courir, faire l'amour, jardiner ou bricoler, donner naissance ou méditer : ces gestes et postures ne sont pas les mêmes d'une société à l'autre, d'une époque à l'autre, d'un âge à l'autre, ou selon qu'on est un homme ou une femme ; ils n'ont pas non plus le même sens et ne se transmettent pas de la même façon. Mauss, le premier, s'est attardé sur eux ; Bourdieu y puisera la célèbre notion d'habitus. Un classique, préfacé par David Le Breton, et suivi de deux essais : l'un qui montre que nos sentiments ne sont pas spontanés, l'autre qui s'interroge sur notre goût du risque et nos difficultés à voir la mort en face.
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Ce livre est pour l'ethnologie et l'anthropologie l'équivalent de ce que furent pour la sociologie les «Règles de la méthode sociologique». De l'étude des phénomènes religieux aux techniques du corps, c'est tout le spectre de la vie sociale qui est balayé magistralement par Marcel Mauss.
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Dans la passionnante Introduction à l'oeuvre de Marcel Mauss, Claude Lévi-Strauss rappelle : « L'influence de Mauss ne s'est pas limitée aux ethnographes, dans le domaine des sciences sociales et humaines, une pléiade de chercheurs français lui sont redevables de leur orientation. » C. Lévi-Strauss insiste sur « ce qu'on aimerait appeler le modernisme de la pensée de Mauss », sur sa détermination à imposer « la notion de fait social total », sur « le souci de définir la réalité sociale, mieux encore, de définir le social comme la réalité ».
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Essai sur la nature et la fonction du sacrifice
Henri Hubert, Marcel Mauss
- Allia
- Moyenne Collection
- 25 Août 2022
- 9791030414608
Le sacrifice, une pratique brutale qui nous serait totalement étrangère ? Rien n'est moins sûr, comme le démontre magistralement Essai sur la nature et la fonction du sacrifice. Avec ce texte paru en 1899 dans L'Année sociologique, Hubert et Mauss prennent leurs distances avec la méthode anthropologique traditionnelle. Véritable classique des sciences humaines, il constitue le premier jalon d'une étude systématique de la religion et du sacré. En traitant le sacrifice en fait religieux, et donc en fait social, celui-ci devient ainsi un objet d'étude accessible à la sociologie.
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Esquisse d'une théorie générale de la magie
Henri Hubert, Marcel Mauss
- Puf
- Quadrige
- 25 Septembre 2019
- 9782130595243
La publication d'Esquisse d'une théorie générale de la magie en 1904 dans L'Année sociologique est l'aboutissement d'une longue collaboration entre Marcel Mauss et Henri Hubert, débutée avec la parution de l'Essai sur la nature et la fonction du sacrifice en 1899 dans cette même revue. Collègues à l'École Pratique des Hautes Études, Hubert étudiait la magie dans l'Antiquité grecque et romaine, tandis que Mauss en décrivait les formes en Australie, en Malaisie, en Inde, au Mexique ou dans le judaïsme ancien.
Pourtant, si l'analyse de la magie résultait logiquement à leurs yeux de celle du sacrifice, ce lien s'est ensuite dissous dans les rééditions des textes de Marcel Mauss.
Cette édition permet de réinterroger les liens entre les trois piliers de sa réflexion que sont le sacrifice, la magie et le don. L'approche d'Hubert et Mauss se ressent également du contexte politique très particulier de l'affaire Dreyfus, qui se déroule pendant la rédaction de leurs articles. Cette séquence historique révéle alors des phénomènes irrationnels au coeur de l'État républicain, et oblige les universitaires à utiliser la preuve scientifique pour les combattre. C'est dans cet espace entre l'individualisme et la raison d'État, alors au coeur des débats politiques, que prennent sens les analyses de la magie et du sacrifice entre l'officieux et l'officiel, entre l'individuel et le collectif.
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L'anthropologue présente la prière comme un rituel qui agit par l'intermédiaire de la parole et non du geste et qui tisse le collectif et l'individuel de diverses manières selon les contextes historiques.
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L'ouvrage regroupe cinq textes majeurs de Marcel Mauss, rédigés entre 1921 et 1938, qui explorent la possibilité d'une coopération entre psychologie et sociologie à partir de l'analyse précise d'une documentation ethnographique et historique. Depuis l'expression obligatoire des sentiments dans les cérémonies funéraires australiennes jusqu'à l'histoire de la notion de personne comme catégorie de l'esprit humain, en passant par l'étude du rapport des individus à l'avenir dans différents contextes socio-historiques et par la genèse sociale des relations de hiérarchie et de rivalité, Mauss a tenté de construire avec les psychologues et les anthropologues de son temps, généralement formés en médecine, un modèle de l'homme bio-psycho-social avant de se tourner vers la psychologie historique et l'histoire des techniques.
Cet ouvrage montre l'apport décisif de Marcel Mauss à la psychologie sociale.
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De quelques formes primitives de classification
Marcel Mauss, Emile Durkheim
- Puf
- Quadrige
- 12 Avril 2017
- 9782130606710
Dans ce classique de la sociologie de la connaissance, Durkheim et Mauss ne s'attaquent à rien de moins qu'au projet de réécrire la table kantienne des catégories : la maîtrise des jugements logiques qu'ils rendent possibles ne sont pas le fruit des seules forces de l'individu, mais ont une origine sociale. Cette hypothèse, ils la testent sur les concepts de genres et d'espèces, et plus généralement sur l'activité scientifique de classes. Ils entendent ainsi établir qu'en Amérique du Nord et chez les Aborigènes d'Australie, tout autant que dans le système divinatoire chinois, stratification sociale et genres naturels primitifs se font écho ; on ne saurait classer les choses sans appartenir à des sociétés structurées. On comprend le profit à tirer de ce constat pour mieux appréhender les activités scientifiques modernes.
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Dans une introduction substantielle, Nathan Schlanger traite des concepts de techniques et de technologie, des positions d´Émile Durkheim sur les techniques, l´originalité de l´apport de Mauss, les rapports entre l´homo faber et l´homme total, la technologie et l´ethnographie, les concepts de civilisation et de nation, la notion de travail indigène et ouvrier.
La seconde partie rassemble seize textes - onze de Mauss, un d´Émile Durkheim, un de Henri Hubert, un de Durkheim et Mauss puis un de Georges Friedmann et un de André LeroiGourhan - qui constituent ensemble un véritable corpus. Y sont réunis des textes classiques tels l´Essai sur les variations Eskimo (1906), les Civilisations, éléments et formes (1930), les Techniques du corps (1935), les Techniques et la Technologie (1948), et des écrits plus courts, des interventions, des commentaires, des transcriptions de cours, etc. Chaque texte est précédé d´un chapeau de présentation. En fin de volume, on trouvera de brèves notices biographiques sur quelque 35 auteurs mentionnés par Mauss comme des sources ou des protagonistes de sa pensée technologique.
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Plusieurs textes majeurs de cet anthropologue qui s'est fixé pour but de sauver la nation du nationalisme et le socialisme du bolchevisme. Ces textes composent une réflexion sur le politique dans les sociétés modernes qui a inspiré des penseurs tels que Bataille, Derrida ou Bourdieu.
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"Essais de sociologie" est une compilation des travaux de Marcel Mauss, un sociologue et anthropologue français, qui ont été publiés entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Ce recueil rassemble ses essais les plus influents, où il explore divers aspects de la vie sociale et culturelle, en s'appuyant sur des recherches ethnographiques et des analyses théoriques.
Parmi les textes les plus célèbres de ce recueil figure "L'Essai sur le don", où Mauss examine les pratiques de don et de contre-don dans différentes sociétés. Il y introduit le concept de "fait social total", soulignant que le don est une pratique qui englobe des dimensions économiques, juridiques, morales, esthétiques, religieuses et politiques. Mauss démontre que les échanges de dons créent des obligations mutuelles et des liens sociaux, fondant ainsi la solidarité et la cohésion au sein des communautés.
Un autre essai important est "Les techniques du corps", où Mauss analyse comment les techniques corporelles - telles que la marche, la nage, ou le sommeil - sont socialement et culturellement déterminées. Il montre que ces techniques sont transmises de génération en génération et varient considérablement d'une société à l'autre.
Dans "La nation, ou le sens des origines", Mauss explore les concepts de nation et de nationalisme. Il analyse les facteurs historiques, sociaux et culturels qui contribuent à la formation des identités nationales et examine les tensions entre les particularismes locaux et l'universalité des valeurs humanistes.
Mauss aborde également la religion, le symbolisme et les rituels dans ses essais, en étudiant comment ces aspects structurent et renforcent les relations sociales. Il utilise une approche comparative pour démontrer les similitudes et les différences entre les pratiques religieuses et rituelles de diverses cultures.
En résumé, "Essais de sociologie" de Marcel Mauss est une oeuvre fondamentale qui offre une analyse approfondie et multidimensionnelle des phénomènes sociaux. À travers ses essais, Mauss met en lumière les mécanismes par lesquels les pratiques culturelles et sociales forgent les liens communautaires et structurent les sociétés. Son approche interdisciplinaire et comparative a eu une influence durable sur les études sociologiques et anthropologiques. -
Est-il légitime de s'engager lorsqu'on est un savant? Oui, affirme Marcel Mauss (1872-1950) au tournant de ce siècle, mais c'est un homme de science qu'il convient de le faire. Autrement dit, s'il lui revient bien d'éclairer les grands enjeux sociaux et politiques et de dire aux sociétés si elles font bien, pratiquement et idéalement, de poursuivre dans la voie qu'elles ont choisie, le scientifique ne saurait renoncer, en élargissant son public, aux principes qui le guident dans l'exercice de son métier: probité, rigueur, refus du prophétisme.Cette nouvelle conception de la responsabilité du savant, le pionnier des sciences sociales et humaines en France la met en pratique dès les années 1890 alors qu'il est étudiant à Bordeaux, fréquentant le Groupe des étudiants socialistes, adhérant au Parti ouvrier français, tout en s'attachant à définir les fondements d'un socialisme humaniste. L'Affaire Dreyfus (il s'engagera vivement aux côtés des dreyfusards) puis la Première Guerre mondiale (le pacifiste internationaliste qu'il est se portera volontaire après l'assassinat de Jaurès) marqueront de façon décisive l'intellectuel et le militant. Et tandis que, jusqu'à sa mort, Mauss s'attachera à percer le mystère du lien social, mobilisant l'histoire des religions, l'ethnographie, la philologie, la sociologie pour comprendre comment les sociétés se constituent et comment elles se reproduisent, il multipliera les interventions politiques (dans L'Humanité avant 1920, Le Populaire ensuite, telle ou telle revue savante, à travers aussi son engagement dans le mouvement coopératif, les cours qu'il dispense à la Bourse du travail ou ailleurs) pour expliquer qu'il n'est pas de démocratie sans vie associative dynamique et sans morale fondée sur la solidarité et la réciprocité. Dans la fidélité à Jaurès, l'adhésion au parti socialiste SFIO ira pour lui de soi, tout comme la participation au journal L'Humanité dès 1904. A l'heure de la montée des périls, il observera sans complaisance la révolution d'Octobre et s'engagera dans le combat antifasciste.Les écrits politiques de Marcel Mauss, on l'aura compris, font partie intégrante de son oeuvre. Ils sont ici présentés par Marcel Fournier, l'auteur de la biographie de référence (Marcel Mauss, Fayard, 1994).
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Essai sur les variations saisonnieres des societes eskimo
Marcel Mauss
- Le Mono
- 1 Décembre 2021
- 9782381118000
La manière dont les sociétés Eskimos sont fixées au sol, le nombre, la nature, la grandeur des groupes élémentaires dont elles sont composées, constituent des facteurs immuables et c'est sur ce fond permanent que se produisent les variations périodiques que nous aurons, plus tard, à décrire et à expliquer. C'est donc ce fond qu'il nous faut, avant tout, chercher à connaître. En d'autres termes, avant de faire leur morphologie saisonnière, il nous faut d'abord constituer, dans ce qu'elle a d'essentiel, leur morphologie générale.Les Eskimos sont actuellement situés entre le 78° 8' de latitude nord (sur la côte nord-ouest du Gronland) et le 53º 4' au sud, sur la baie d'Hudson (côte ouest), limite extrême qu'ils atteignent régulièrement, mais où ils ne séjournent pas. Sur la côte du Labrador, ils vont environ jusqu'au 54e degré, et, sur le Pacifique, jusqu'au 56º 44' de latitude nord. Ils couvrent ainsi un espace immense de 22 degrés de latitude et de près de 60 degrés de longitude, qui s'étend jusqu'en Asie, où ils ont un établissement (celui d'East Cape)... Les Eskimos ne sont pas seulement des peuples côtiers ; ce sont des peuples de falaise, si du moins nous employons ce mot pour désigner toute terminaison relativement abrupte de la côte sur la mer. C'est qu'en effet - et c'est là ce qui explique la différence profonde qui sépare les Eskimos de tous les autres peuples hyperboréens - les côtes qu'ils occupent, sauf les deltas et les rivages toujours mal connus de la Terre du roi Guillaume, ont toutes un même caractère : une marge plus ou moins étroite de terre, borde les limites d'un plateau qui s'affaisse plus ou moins brusquement vers la mer. Au Gronland, la montagne vient surplomber la mer, et, de plus, l'immense glacier auquel on donne le nom d'Inlandsis (glace de l'intérieur) ne laisse même qu'une ceinture montagneuse dont la partie la plus large (large à cause des fiords et non pas par elle-même) mesure à peine 140 milles. De plus, cette ceinture est coupée par les décharges, sur la mer, des glaciers intérieurs. Les fiords et les îles des fiords sont seuls à être protégés contre les grands vents, et, par suite, à jouir d'une température supportable ; seuls, ils offrent des champs de pâture au gibier ainsi que des fonds poissonneux, facilement accessibles, où viennent pêcher et se faire prendre les animaux marins.
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La magie est depuis longtemps objet de spéculations.
La magie comprenant des agents, des actes et des représentations : nous appelons magicien l'individu qui accomplit des actes magiques, même quand il n'est pas un professionnel ; nous appelons représentations magiques les idées et les croyances qui correspondent aux actes magiques ; quand aux actes, par rapport auxquels nous définissons les autres éléments de la magie, nous les appelons rites magiques. Il importe dès maintenant de distinguer ces actes des pratiques sociales avec lesquelles ils pourraient être confondus.
Les rites magiques et la magie tout entière sont, en premier lieu, des faits de tradition. Des actes qui ne se répètent pas ne sont pas magiques. Des actes à l'efficacité desquels tout un groupe ne croit pas, ne sont pas magiques. La forme des rites est éminemment transmissible et elle est sanctionnée par l'opinion. D'où il suit que des actes strictement individuels, com¬me les pratiques superstitieuses particulières des joueurs, ne peuvent être appelés magiques.
Les pratiques traditionnelles avec lesquelles les actes magiques peuvent être confondus sont : les actes juridiques, les techniques, les rites religieux. On a rattaché à la magie le système de l'obligation juridique, pour la raison que, de part et d'autre, il y a des mots et des gestes qui obligent et qui lient, des formes solennelles. Mais si, souvent, les actes juridiques ont un caractère rituel, si le contrat, les serments, l'ordalie, sont par certains côtés sacramentaires, c'est qu'ils sont mélangés à des rites, sans être tels par eux-mêmes. Dans la mesure où ils ont une efficacité particulière, où ils font plus que d'établir des relations contractuelles entre des êtres, ils ne sont pas juridiques, mais magiques ou religieux. Les actes rituels, au contraire, sont, par essence, capables de produire autre chose que des conventions ; ils sont éminemment efficaces ; ils sont créateurs ; ils font. Les rites magiques sont même plus particulièrement conçus comme tels ; à tel point qu'ils ont souvent tiré leur nom de ce caractère effectif : dans l'Inde, le mot qui correspond le mieux au mot rite est celui de karman, acte ; l'envoûtement est même le factum, krlyâ par excellence ; le mot allemand de Zauber a le même sens étymologique ; d'autres langues encore emploient pour désigner la magie des mots dont la racine signifie faire... -
Le mot 'sociologie' a été créé par Auguste Comte pour désigner la science des sociétés. Quoique le mot fût formé d'un radical latin et d'une terminaison grecque et que pour cette raison les puristes aient longtemps refusé de le reconnaître, il a aujourd'hui conquis droit de cité dans toutes les langues européennes. Dans ce livre, nous allons essayer de déterminer successivement l'objet de la sociologie et la méthode qu'elle emploie ; puis nous indiquerons les principales divisions de la science qui se constitue sous ce nom.
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Voici un des livres les plus importants d'ethnographie et de sociologie descriptive que nous connaissions. Il contient une masse énorme de faits. Ces faits sont infiniment précieux (sur les tribus australiennes). Le livre de messieurs Spencer et Gillen est certainement le premier document complet sur la matière, il risque d'être le dernier suffisamment authentique. Ensuite, ces faits sont, on le verra, tout à fait remarquables, sinon inattendus, en tout cas tellement nouveaux qu'ils obligent à modifier un bon nombre de théories d'ordinaire reçues. - Enfin, les auteurs étaient des plus compétents. L'un connaissait depuis long¬temps les indigènes dont il était le magistrat inspecteur. L'autre, biologiste autorisé, résida plusieurs années parmi eux. Tous deux connaissaient la langue de ces tribus. Tous deux ont été les témoins oculaires de ce qu'ils décrivent et photographient. Et, d'un autre côté, ils étaient au courant des récents travaux d'anthropologie religieuse. Ils ont été admirablement consciencieux et ont dû avoir à un haut degré le souci d'être complets. Ils y ont réussi, dans une très large mesure. Le tableau qu'ils nous présentent de l'organisation sociale et religieuse, est un des plus achevés que nous ait fournis l'anthropologie.
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De quelques formes de classification ; contribution à l'étude des représentations collectives
Emile Durkheim, Marcel Mauss
- Books On Demand
- 11 Janvier 2021
- 9782322274857
Dans ce classique de la sociologie de la connaissance, Mauss et Durkheim ne s'attaquent à rien de moins qu'au projet de réécrire la table kantienne des catégories : la maîtrise des jugements logiques qu'ils rendent possibles ne sont pas le fruit des seules forces de l'individu, mais ont une origine sociale. Cette hypothèse, ils la testent sur les concepts de genres et d'espèces, et plus généralement sur l'activité scientifique de classes. Ils entendent ainsi établir qu'en Amérique du Nord et chez les Aborigènes d'Australie, tout autant que dans le système divinatoire chinois, stratification sociale et genres naturels primitifs se font écho ; on ne saurait classer les choses sans appartenir à des sociétés structurées. On comprend le profit à tirer de ce constat pour mieux appréhender les activités scientifiques modernes.
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Correspondance (1897-1927)
Henri Hubert, Marcel Mauss
- Classiques Garnier
- Bibliotheque Des Sciences Sociales
- 10 Novembre 2021
- 9782406114789
Ce volume augmente significativement le corpus des écrits de Marcel Mauss et Henri Hubert, en rendant publique une correspondance de trente ans, témoignage d'une relation de « jumeaux de travail » traversée par l'affaire Dreyfus, la politique, la Grande Guerre et la construction de la sociologie.
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La Chine mystique
Jean-jacques Matignon, Henri Dore, Marcel Mauss
- Cpa Editions
- 1 Octobre 2021
- 9791091786751
Cet ouvrage n'est ni un récit de voyage, ni un livre d'Histoire ni un recueil d'anecdotes folkloriques. Il nous parle de nous, de ce dont nous sommes pétris sans l'admettre, à travers le regard porté par d'éminents chercheurs occidentaux sur une Chine maintes fois millénaire qui nous échappe et qu'on aurait voulu comprendre, saisir, emprisonner dans une étude anthropologique bien cadrée. En s'interrogeant sur le coeur d'une civilisation ancienne, aux moeurs et aux croyances aux antipodes des nôtres - pense-t-on - c'est au fond sur nous-mêmes qu'on se retourne, un peu effrayés par l'inconscient collectif qui façonne l'Humanité. Superstitions, rites funéraires, démonologie, criminalité et misère, tels sont les angles d'attaque de ces chercheurs d'hier. Ont-ils percé à jour Cipango ? S'y sont-ils égarés ? De nos jours, en plein XXIe siècle, alors que la Chine ancienne a semble-t-il été balayée par la Révolution Culturelle, nous avons toujours peur et nous ne comprenons toujours pas. Pourtant, nous restons fascinés...
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Essai sur le don - forme et raison de l echange dans les societes primitives
Marcel Mauss
- Le Mono
- 1 Décembre 2021
- 9782381112602
Dans bon nombre de civilisations les échanges et les contrats se font sous la forme de cadeaux, en théorie volontaires, en réalité obligatoirement faits et rendus. Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entre les individus. D'abord, ce ne sont pas des individus, ce sont des collectivités qui s'obligent mutuellement, échangent et contractent les personnes présentes au contrat sont des personnes morales clans, tribus, familles, qui s'affrontent et s'opposent soit en groupes se faisant face sur le terrain même, soit par l'intermédiaire de leurs chefs, soit de ces deux façons à la fois. De plus, ce qu'ils échangent, ce n'est pas exclusivement des biens et des richesses, des meubles et des immeubles, des choses utiles économiquement. Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n'est qu'un des moments et où la circulation des richesses n'est qu'un des termes d'un contrat beau¬coup plus général et beau¬coup plus permanent. Enfin, ces prestations et contre-prestations s'engagent sous une forme plutôt volontaire, par des présents, des cadeaux, bien qu'elles soient au fond rigoureusement obligatoires, à peine de guerre privée ou publique... Le présent travail fait partie d'une de recherches poursuivies depuis longtemps sur les formes archaïques du contrat et des échanges.
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Les nations - leur place dans l histoire, leurs rapports, et les principes du cosmopolitisme
Marcel Mauss
- Le Mono
- 1 Décembre 2021
- 9782381112893
Nous entendons par nation une société matériellement et moralement intégrée, à pouvoir central stable, permanent, à frontières déterminées, à relative unité morale, mentale et culturelle des habitants qui adhèrent consciemment à l'État et à ses lois. Le mot nation est d'un emploi récent, relativement, dans le langage technique des juristes et philosophes, et encore plus dans celui des peuples eux-mêmes. Les concepts de cité, ou société, de souveraineté, de droit, de loi, de politique, sont depuis longtemps fixés ; celui d'État l'est depuis le mouvement d'idées qui va des grands juristes français du XVIe siècle aux grands juristes hollandais et allemands du XVIIe et XVIIIe siècles. Celui de la nation a été infiniment plus lent à naître ; dans un bon nombre de langues, il n'est pas encore très usuel ; dans le langage technique, il n'est pas encore fixé, et la plupart du temps se confond avec celui d'État.
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De tous les phénomènes religieux, il en est peu qui donnent aussi immédiatement que la prière l'impression de la vie, de la richesse et de la complexité. Elle a une merveilleuse histoire : partie de bas, elle s'est élevée peu à peu jusqu'aux sommets de la vie religieuse. Infiniment souple, elle a revêtu les formes les plus variées, tour a tour adorative et contraignante, humble et menaçante, sèche et abondante en images, immuable et variable, mécanique et mentale. Elle a rempli les rôles les plus divers : ici elle est une demande brutale, là un ordre, ailleurs un contrat, un acte de foi, une confession, une supplication, une louange, un hosannah. Parfois une même sorte de prières a passé successivement par toutes les vicissitudes : presque vide à l'origine, l'une se trouve un jour pleine de sens, l'autre, presque sublime au début, se réduit peu à peu a une psalmodie mécanique. On comprend tout l'intérêt qu'il peut y avoir à étudier et à suivre à travers toutes ses variations une chose aussi complexe et aussi protéiforme que la prière. Nous avons ici une occasion, particulièrement favorable, pour montrer comment une même institution peut s'acquitter des fonctions les plus différentes, comment une même réalité peut revêtir de multiples formes tout en restant elle-même et sans changer de nature. Or ce double aspect des choses religieuses et sociales a été trop souvent méconnu. Tantôt on ne voit en elles que des notions simples, d'une simplicité abstraite où la raison se meut sans peine. Tantôt on leur prête une complexité désespérante qui les soustrait aux prises de la raison. En réalité tout ce qui est social est à la fois simple et complexe. C'est sur une matière concrète et pleine de mouvement que l'abstraction du sociologue s'exerce et peut légitimement s'exercer. Une étude de la prière illustrera utilement ce principe.