Littérature
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Poésies, une saison en enfer, illuminations
Arthur Rimbaud
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 7 Mars 1973
- 9782070319558
Le désordre somptueux d'une passion exotique, éclat d'un météore, selon Mallarmé ; un ange en exil aux yeux d'un bleu pâle inquiétant, pour Verlaine. Un «éveil génial», et c'est Le Bateau ivre, une «puberté perverse et superbe», puis un jeune homme brièvement «ravagé par la littérature», le maître d'une «expression intense» aux sujets inouïs - tout cela dans un mince volume, dû au poète touché, puis déserté, par le génie, «aventure unique dans l'histoire de l'art».
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À l'occasion du 150? anniversaire de l'impression d'Une saison en enfer, seul témoignage laissé par Rimbaud de son oeuvre fulgurante, Poésie/Gallimard propose aux lecteurs de redécouvrir l'histoire de ce texte. Rimbaud en effet ne publia aucun recueil de poèmes de son vivant. Il fit uniquement imprimer à compte d'auteur cette plaquette de textes en prose, sertie de sept poèmes en vers, à l'automne 1873, peu avant ses dix-neuf ans. Le tirage complet de l'édition originale fut ensuite abandonné chez l'imprimeur de Bruxelles pour défaut de paiement. Rimbaud put en récupérer quelques exemplaires, qu'il distribua à ses connaissances avant de disparaître dans la corne de l'Afrique. Des années plus tard, c'est finalement Verlaine qui fit publier Une saison en enfer grâce à l'exemplaire que Rimbaud lui avait offert. Cette édition, fidèle à la composition de l'édition originale, reproduira en fac-similés les rares brouillons d'Une saison en enfer, conservés à la Bibliothèque nationale de France.
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Oeuvres complètes
Arthur Rimbaud
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 28 Septembre 2023
- 9782073032539
Faire d'une «oeuvre petite et fermée comme un poing» (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Oeuvres et lettres - mais À la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du «voyant», bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la «Chronologie», qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 («J'arrive ce matin à Gênes...») à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?
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Poèmes : Cahiers de Douai, une saison en enfer, illuminations
Arthur Rimbaud
- Points
- Points Poesie
- 8 Novembre 2024
- 9791041418206
J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges.
Véritable météore littéraire, Arthur Rimbaud révolutionne la poésie française en l'espace de cinq ans, au gré de ses fugues à Paris, à Londres ou en Belgique. Ses trois recueils les plus connus, Cahiers de Douai (1870), Une Saison en Enfer (1873) et Illuminations (1872-1875) témoignent à la fois de la fulgurance de son style, de l'évolution novatrice qu'il donne à la forme poétique, mais aussi de l'aboutissement de son projet, celui de se « faire voyant » afin de dire le monde autrement.
Arthur Rimbaud est né en 1854 à Charleville. Il compose l'ensemble de son oeuvre poétique entre quinze et vingt ans avant d'abandonner brutalement la littérature en 1875 pour partir voyager, notamment en Afrique. Il meurt à Marseille à l'âge de trente-sept ans. -
Le désordre somptueux d'une passion exotique, éclat d'un météore, selon Mallarmé ; un ange en exil aux yeux d'un bleu pâle inquiétant, pour Verlaine. Un «éveil génial», et c'est Le Bateau ivre, une «puberté perverse et superbe», puis un jeune homme brièvement «ravagé par la littérature», le maître d'une «expression intense» aux sujets inouïs - tout cela dans un mince volume, dû au poète touché, puis déserté, par le génie, «aventure unique dans l'histoire de l'art».
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Poésies complètes
Arthur Rimbaud
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche Classiques
- 28 Octobre 1998
- 9782253096351
Si l'on devait citer le poète qui a exercé l'influence la plus profonde sur la poésie du début du xxe siècle, il faudrait nommer Rimbaud. Avec plus de hardiesse encore que Baudelaire, il a étendu le champ d'exploration de la poésie. Avant lui, l'expérience poétique était principalement l'expérience de la création littéraire. Après lui, la poésie devient un moyen de connaissance. [...] C'est qu'il n'a pas hésité à se mettre en communication avec la part inconnaissable de lui-même. Il y a découvert un grand jeu d'images, fleurs éclatées, filles à lèvres d'orange, déluges et miracles, un jeu dont chaque figure ressemble à un message marqué d'un sceau incompréhensible et sacré. Dès lors, Rimbaud va libérer tous les phénomènes de l'inconscient, préparer les voies du surréalisme et créer, si l'on veut, un nouveau mystère dont les symboles resteront étrangers au merveilleux et au fantastique.
Kléber Haedens -
Prononcez le nom de Rimbaud, et vous aurez presque aussitôt l'image d'une vie scindée en deux.
D'un côté le poète, génial funambule des mots qui révolutionne la littérature ; de l'autre, l'aventurier qui cesse d'écrire et s'engage dans une course au soleil. Entre les deux, une brisure nommée Départ.
Pourtant ces deux vies n'en font qu'une et il ne faut pas chercher bien loin pour déceler dans les textes de l'adolescent la silhouette adulte du baroudeur. « Sensation », « Ma bohème », « Aube », « Vagabonds » : tant de poèmes disent son attachement à la marche et au voyage. De ses premiers vers aux Illuminations, d'Une saison en enfer aux lettres qu'il adresse aux siens durant ses pérégrinations, Rimbaud est vagabond. Mieux, Rimbaud vagabonde la poésie. Suivez-le librement, vous irez loin ! -
Une saison en enfer ; les illuminations
Arthur Rimbaud
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche Classiques
- 28 Octobre 1998
- 9782253096368
Rimbaud Une saison en enfer Illuminations et autres textes (1873-1875) « Ce passant considérable. » Stéphane Mallarmé « Rimbaud est un prophète de l'incurable négation. Le désert de feu est son lieu. » André Suarès « Le conducteur intermittent de la foudre. » Julien Gracq « Le génie de Rimbaud, cette énergie, cette hâte, aura été avant tout d'essayer d'accomplir la réinvention de l'amour avant que, terriblement vite, il ne soit toujours trop tard. » Yves Bonnefoy édition de Pierre Brunel.
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Une heure de litterature nouvelle : les lettres du voyant
Arthur Rimbaud
- L'Orma
- Les Plis
- 3 Juin 2022
- 9788831312981
Écrites par Rimbaud à l'âge de 16 ans, au coeur de l'époque d'expérimentation sociale et d'égalitarisme que fut la Commune, Les Lettres du voyant constituent le document le plus révolutionnaire de la poésie moderne. Dans ces lettres adressées à son professeur Georges Izambard et au poète Paul Demy, Rimbaud énonce déjà les principes fondateurs de son oeuvre. Le manifeste littéraire d'un homme qui sut donner une forme à l'informe et fit du verbe poétique un puissant instrument de libération.
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Oeuvres complètes : oeuvres en prose et en vers (1868-1873) ; une saison en enfer ; illuminations ; lettres de Rimbaud et de quelques correspondants (1870-1875) ; vie et documents 1854-1891
Arthur Rimbaud
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 19 Février 2009
- 9782070116010
Faire d'une «oeuvre petite et fermée comme un poing» (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Oeuvres et lettres - mais À la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du «voyant», bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la «Chronologie», qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 («J'arrive ce matin à Gênes...») à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?
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Changer la vie par les moyens de la poésie : telle fut l'ambition de Rimbaud. Le poète devenu mythe a défriché un chemin nouveau, où il s'engage à corps perdu et précipite son lecteur. Dans cette aventure, que Mallarmé a qualifiée d'«unique dans l'histoire de l'art», chaque étape nous surprend, mais toutes sonnent juste.Dès ses premiers écrits, Rimbaud se sert de l'image pour capter le réel en décapant les apparences. Les poèmes du recueil de Douai vibrent d'un désir de saccage qui trahit son désespoir. Quant aux Poésies des années 1870-1871, elles tracent la silhouette d'un équilibriste au destin de «bateau ivre» : chez lui, tout peut basculer.
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Lettres de loin : Hanar, Aden, Le Caire, Marseille (1880-1891)
Arthur Rimbaud
- William Blake & Co
- 1 Mars 2024
- 9782841032464
L'opinion prévaut souvent, chez les amateurs de littérature « pure », selon laquelle, tournant le dos sans prévenir à ses écrrits de jeunesse (1870/1873), un jour vint où Rimbaud cessa d'être Rimbaud. Ce jour serait celui où il quitta pour de bon l'Europe : plus d'une dizaine d'années à « trafiquer dans l'inconnu » en Afrique de l'Est : Aden, Arabie, Harar, Ethiopie - de 1880 à sa mort. A la découverte de l'abondante, si directe et si franche correspondance (commerciale, scientifique, technique, ge´ographique, militaire, diplomatique), conduite avec tant de précision et de constance, notre sentiment serait plutôt, non seulement que ce « second » Rimbaud n'occulte pas le « premier », mais qu'elle le rend le plus authentiquement à sa lumière existentielle la plus propre. En même temps qu'elle le leste d'un inégalable coefficient de réalité effective, lui donne corps physique, mental, l'inscrit intensément dans toute la durée d'une vie plusieurs fois tragique. Dans ces lettres de loin, Rimbaud dit tout des deux points clefs qui auront continument commandé, de son propre aveu, en une litanie de plaintes récurrentes, un ennui supérieur, à nul autre pareil, le sentiment continu du non-sens de l'existence à laquelle il se sera vu condamné.
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Lettres de la vie litteraire - (1870-1875)
Arthur Rimbaud
- Gallimard
- L'imaginaire
- 28 Août 1990
- 9782070720095
«[...] Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi? Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant:vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n'est pas du tout ma faute. C'est faux de dire:Je pense. On devrait dire:On me pense. Pardon du jeu de mots. [...]» Lettre à Georges Izambard, 13 mai 1871.
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Oeuvres complètes Tome 2 : vers nouveaux, une saison en enfer
Arthur Rimbaud
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 8 Janvier 2020
- 9782081444645
On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade ; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère... L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même - à partir des Précieuses Ridicules -, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIXe.
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Je ne suis pas venu ici pour être heureux ; correspondance
Arthur Rimbaud
- Flammarion
- Gf
- 3 Mars 2021
- 9782080244284
Ce volume, qui rassemble quelque deux cents lettres écrites par Rimbaud, retrace le destin exceptionnel d'un homme devenu mythe. À seize ans, il entendait changer la vie par les moyens de la poésie ; à vingt ans, il renonça à la littérature pour toujours, et s'engagea dans un périple qui le mena en Arabie et en Afrique, où il se fit négociant, explorateur et trafiquant d'armes.Aux côtés des «lettres du Voyant», où se manifeste son précoce génie, et de ses échanges avec ses compagnons de bohème - Verlaine, au premier chef -, on découvrira ici les nombreux courriers que Rimbaud, ayant tout quitté pour «faire de l'or» et se frotter à la «réalité rugueuse», rédigea depuis le Yémen et l'Abyssinie.Adressée à ses amis et à Banville, puis à sa famille et à ceux qu'il fréquenta durant son exil, cette correspondance lucide et désespérée, poignante à bien des égards, permet de saisir le vrai visage de «l'homme aux semelles de vent».Cette édition comporte également une nouvelle lettre, étonnante révélation rimbaldienne découverte en 2019 par l'arrière-petit-fils de son destinataire, dans laquelle Rimbaud mentionne son «Histoire splendide», jusque-là seulement évoquée par ses contemporains.
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Oeuvres complètes Tome 3 : illuminations
Arthur Rimbaud
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 8 Janvier 2020
- 9782081506077
Rimbaud Oeuvres complètes III Changer la vie par les moyens de la poésie : telle fut l'ambition de Rimbaud. Le poète devenu mythe a défriché un chemin nouveau, où il s'engage à corps perdu et précipite son lecteur. Dans cette aventure, que Mallarmé a qualifiée d'« unique dans l'histoire de l'art », chaque étape nous surprend, mais toutes sonnent juste. Avec les Illuminations, Rimbaud compose sa légende. Ces étincelants poèmes en prose croient pouvoir combler l'absolu du désir. Par la force performative de leur expression, ils nous éveillent, et nous initient à un monde magique, aux harmonies inouïes.
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Écrits en 1872, les poèmes qui composent les Vers nouveaux constituent, par leur ton et par leur liberté formelle, une avancée majeure de la poésie française. Cette nouvelle édition de ces poèmes a été préparée et annotée par le poète Ivar Ch'Vavar. Elle pose un regard neuf sur ces poèmes essentiels de notre littérature.
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La vraie vie est absente et autres fragments rimbaldiens ; dictionnaire homo-érotique
Arthur Rimbaud
- Points
- Le Gout Des Mots
- 15 Avril 2021
- 9782757887578
FRAGMENTS.
« La vraie vie est absente. » Mot d'ordre politique, cette phrase de Rimbaud a été citée, chantée, taguée, reproduite et traduite dans toutes les langues.
Pour approcher Rimbaud, auteur complexe et parfois sibyllin, ce petit livre se propose de réunir les « fragments » essentiels de l'oeuvre - formules, aphorismes ou « phrases ».
Rimbaud lui-même semble avoir consenti à cette lecture fragmentaire. Il évoque ses « fraguemants » en prose et Verlaine mentionne également sa « série de superbes fragments ».
Grâce à ces « jeux de cartes », Rimbaud devient plus accessible, plus « pop », sans perdre en complexité. On se met à le lire comme les Fables de La Fontaine, succession de textes sans ordre, ou dans le désordre, comme les Pensées de Pascal.
Ce Rimbaud « liquide » et « fluide » gagne en éclat. Le plus grand poète français retrouve sa liberté grâce à cette lecture en morceaux.
LE « RAINBOW ».
Dissimulé au revers de ce petit livre, le « Rainbow » est un dictionnaire homo-érotique hardi. Ce lexique inédit contient « quelques ressources dangereuses ». Véritable « enfer » - au sens où on employait le terme dans les réserves, interdites au public, de la Bibliothèque nationale -, il réunit de nombreux mots et codes « homosexuels » qui figurent dans l'oeuvre de Rimbaud.
Un tel glossaire, jugé obscène, eût été interdit par les Académies il y a quelques décennies ; trop incorrect, il serait encore sanctionné par l'Université aujourd'hui, si on laissait les « assis » et les « bureaux » seuls juges de la littérature. Longtemps, ce Rimbaud-là a été mis à l'index. Il est grand temps de le libérer.
Rimbaud nous avait prévenu en dissimulant son beau secret : « J'ai seul la clef de cette parade sauvage. » Un code décrypté ici pour la première fois.
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À son existence maudite de voyant, de voyou, de météore, Une saison en enfer semblait lancer un dernier adieu. La fête était finie. Avec Les Illuminations, Rimbaud, à 20 ans, écrit le dernier acte de son « opéra fabuleux », le plus énigmatique. En fixant ses délires et ses vertiges, il ouvre les portes de l'inconscient et de l'inconnaissable, il transfigure ses visions, invente le surréalisme, les villes du futur, prophétise l'ère atomique.
Les dernières lueurs du « voleur de feu » créent un spectacle total mélangeant l'épopée, la chanson, le cirque, tous les genres et tous les styles. Les Illuminations annoncent un nouveau monde, qui est finalement le nôtre.
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Arthur Rimbaud (1854-1891) a traversé la poésie française comme un météore. Les fulgurances de son oeuvre, créée au sortir de l'adolescence puis abandonnée, les désordres de sa vie vagabonde et sa disparition prématurée fascinent et déconcertent à la fois. De son vivant déjà, il est une figure légendaire, un mythe, qui se résume souvent à une formule : voyou, voyant, mystique (fût-ce à l'état sauvage), communard, négrier, érotomane, scatologue. Autant d'étiquettes, de jugements à l'emporte-pièce qui masquent la vérité de sa vie et de son oeuvre.
Certes, l'enfant prodige de Charleville, le compagnon turbulent de Verlaine ou le négociant implanté à Harar a multiplié les provocations à plaisir et cultivé les contradictions les plus irritantes à dessein. Rimbaud nous nargue, nous échappe. Comme il s'échappe à lui-même. « Homme aux semelles de vent », il tend des cordes de clocher en clocher et danse. Rimbaud va vite. En quelques années, il crée une oeuvre, en vers et en prose, qui parachève des siècles de poésie et fonde les interrogations de toute poésie moderne.
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À vingt ans, Arthur Rimbaud a déjà écrit Le bateau ivre, mais il estime que «l'art est une sottise». À la vie de poète, il préfère l'existence d'aventurier. D'errances en séjours prolongés, il se rend à Java, à Chypre, puis s'installe en Afrique où il se lance dans le commerce. Il vit entre Aden et le Harar, importe et vend toutes sortes de choses avant de se transformer en pourvoyeur d'armes pour le roi du Choa, Ménélik. C'est pour ce roi également que travaille Alfred Ilg, un ingénieur suisse qui finira Premier ministre du souverain. Les deux hommes font connaissance, éprouvent de l'estime l'un pour l'autre et correspondent de 1888 à 1891, année où Rimbaud meurt d'un cancer.Ces trente-cinq lettres, découvertes par la fille de Ilg, sont à la fois amicales et professionnelles. Écrites à une époque où Arthur Rimbaud a abandonné la poésie mais ébauche une carrière de reporter, elles révèlent une facette surprenante de ce personnage. Elles nous permettent surtout de pénétrer dans le quotidien africain du poète.
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Arthur Rimbaud ; oeuvres complètes, correspondance
Arthur Rimbaud
- Bouquins
- 25 Novembre 2009
- 9782221115176
Arthur Rimbaud (1854-1891) a traversé la poésie française comme un météore.
Les fulgurances de son oeuvre, créée au sortir de l'adolescence puis abandonnée, les désordres de sa vie vagabonde et sa disparition prématurée fascinent et déconcertent à la fois. De son vivant déjà, il est une figure légendaire, un mythe, qui se résume souvent à une formule : voyou, voyant, mystique (fût-ce à l'état sauvage), communard, négrier, érotomane, scatologue. Autant d'étiquettes, de jugements à l'emporte-pièce qui masquent la vérité de sa vie et de son oeuvre.
Certes, l'enfant prodige de Charleville, le compagnon turbulent de Verlaine ou le négociant implanté au Harar a multiplié les provocations à plaisir et cultivé les contradictions les plus irritantes à dessein. Rimbaud nous nargue, nous échappe. Comme il s'échappe à lui-même. " Homme aux semelles de vent ", il tend des cordes de clocher en clocher et danse. Rimbaud va vite. En quelques années, il crée une oeuvre, en vers et en prose, qui parachève des siècles de poésie et fonde les interrogations de toute poésie moderne.
Robert Kopp.
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Tout se passe comme si Rimbaud et son oeuvre littéraire - une oeuvre littéraire qui n'excède pas les deux cent cinquante pages ! - demeuraient « hors de toute littérature », selon la belle expression du critique Félix Fénéon, formulée dès 1886.
C'est-à-dire sans équivalent.
Sans ascendance et sans descendance.
Oui, bien sûr, on peut toujours comparer ses poèmes en vers et en prose à ceux de la plupart de ses devanciers, de ses contemporains et de ses successeurs en France, au XIXe siècle et au XXe siècle.
Oui, bien sûr, on peut toujours trouver, ici et là, des points de convergence avec telle ou telle oeuvre. D'ailleurs depuis des décennies et des décennies, depuis la fin tragique de Rimbaud à l'âge de trente-sept ans, après s'être arraché contre son gré du Harar et être rentré au pays, les exégèses et les commentaires allant en ce sens n'ont pas cessé de fleurir.
Jusqu'à former une gigantesque bibliothèque.
À constituer un domaine spécifique baptisé le rimbaldisme.
Et après ?
Et quand bien même ?
« Hors de toute littérature ».
Inouï de constater à quel point les propos de Félix Fénéon n'ont rien perdu de leur pertinence et de leur acuité !
À croire qu'ils sont devenus un algorithme.
Une suprême et éclatante évidence.
Les extraordinaires poèmes d'Arthur Rimbaud, qu'ils soient écrits en vers ou en prose, fourmillent d'images rares et étonnantes, les unes réalistes à souhait, les autres surnaturelles, mystérieuses, et même parfois des plus abstraites.
Cet album est une manière de défi : mettre en équation cent poèmes de celui que Paul Verlaine a appelé « l'homme aux semelles de vent » et des chefs-d'oeuvre de la peinture, connus ou méconnus, les uns comme des évidences, les autres comme de stupéfiantes révélations.