Un dialogue entre un Dali favorable au bolchevisme et un Picasso réactionnaire : voici comment Arrabal, dont la poétique folie s'est essaimée dans tous les arts et tous les genres, monstre sacré du surréalisme, autrefois poursuivi par les Franquistes, envisage sa propre lecture du célèbre tableau de Dalí, Prémonition de la guerre civile (1936, Philadelphia Art Museum), dont l'exubérance incohérente traduit la folie meutrière qui va bientôt déchirer l'Espagne.
Lettre d'amour : La mère de Fernando Arrabal vient de recevoir la première lettre de son enfant depuis dix-huit ans.
Lui, si plein de dévotion pour elle, avait brisé les liens qui les unissaient. Le père, condamné à mort au début de la guerre civile espagnole, avait-il été dénoncé par son épouse ? Pour protéger son fils ? L'histoire, "cette marâtre", était-elle responsable de cette tragédie ? Elle les avait plongés, tous trois enchaînés, au fond d'un puits, "comme dans un supplice chinois". Lettre d'amour, créée au National Theatre of Israël, a été accueillie triomphalement partout dans le monde, et particulièrement au Centro Dramatico Nacional d'Espagne où la pièce a reçu une douzaine de prix, et où elle est jouée sans interruption depuis 2001.
Claudel et Kafka : Paul Claudel et Franz Kafka, qui s'étaient croisés à Prague, se retrouvent. au paradis ! D'un passé flamboyant de passions et de troublantes énigmes reviennent Milena, Camille la surdouée et Rosalie la tentatrice. Ils sont tous dans l'Eden promis par le Grand Théâtre d'Oklahoma, celui "qui vous appelle pour la première et la dernière fois". Arrabal a écrit cette pièce en collaboration avec Ruth Reichelberg, doyenne et directrice du département de littérature comparée de l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv.
Un théâtre fou, brutal, clinquant, joyeux (. ). Arrabal hérite de la lucidité d'un Kafka et de l'humour d'un Jarry ; il s'apparente, dans sa violence, à Sade ou à Artaud. Mais il est sans doute le seul à avoir poussé la dérision aussi loin. Le rire devient alors un rituel d'évasion, une catharsis capable de déjouer la peur qui hanta l'enfance du dramaturge. Il y a là une énergie cannibale, un hédonisme de la confusion.
(. )joyeusement ludique, révoltée et bohème, l'oeuvre d'Arrabal est le syndrome de notre siècle de barbelés et de goulags : une façon de se maintenir en sursis.
Dictionnaire des littératures de langue française (Editions Larousse-Bordas, Paris, 1998).
Désignés comme champions internationaux par leurs précédentes victoires, elias tarsis et marc amary disputent au centre beaubourg une partie d'échecs acharnée. chacun des deux joueurs observe la tête de son adversaire, qui lui rappelle quelque chose...
Pendant ce temps-là, la presse suit passionnément l'affaire isvoschikov, le plus jeune membre, à soixante-douze ans, du politburo, et l'homme qui a vraisemblablement le plus de chances de succéder un jour à l'actuel chef de l'union soviétique. isvoschikov a été enlevé par un groupe d'extrême gauche qui rêve d'accélérer la destruction du capitalisme en se servant du terrorisme urbain dans toutes les capitales du monde libre. peu à peu le lecteur découvre que cette partie d'échecs est une lutte à mort entre deux systèmes, entre l'anarchie de tarsis et le terrorisme élitiste du physicien de génie qu'est amary, entre deux individus dont le destin est aussi captivant que la partie elle-même. lentement, les coups joués se transforment en messages codés...
Un livre à grand suspense, plein de violence et de tendresse.
«J'Al une bulle d'air. Je la sens très bien. Quand je suis triste elle se fait plus lourde, et parfois, quand je pleure, on dirait une goutte de mercure. / Je la sens très bien. Lorsque je suis content elle se fait plus légère, et parfois, lorsqu'elle me parle, on croirait qu'elle n'existe pas. / La bulle d'air se promène de mon cerveau à mon coeur et de mon coeur à mon cerveau.» Des extraits de La Pierre de la Folie parurent dans «La Brèche», la dernière revue proprement surréaliste dirigée par André Breton. Livre panique («Panique» vient du dieu Pan, «la totalité»), cet ouvrage ne se réduit pas à une simple transposition poétique de ce cahier où Fernando Arrabal annotait ses rêves, et constitue une véritable oeuvre de passage, entre intérieur et extérieur, âme et corps, conscient et inconscient... Une spirale musicale qui nous invite autant à rentrer au plus profond de nous-mêmes - par la force et la répétition hypnotique d'images déroutantes, qui sont autant de «clés dans la clé» comme l'écrit Antonio Bertoli dans sa postface - qu'à sortir hors de notre «moi» habituel.
Véritable coup de hache porté à nos certitudes, la pierre que ce texte nous permet d'extraire a sans doute de multiples facettes : entre folie et sagesse, il n'est parfois de différence que le point à partir duquel l'être humain contemple ses pensées...
"Arrabal hérite de la lucidité d'un Kafka et de l'humour d'un Jarry ; il s'apparente, dans sa violence, à Sade ou à Artaud. Mais il est sans doute le seul à avoir poussé la dérision aussi loin. Sous la chaux vive de son cynisme guignolesque, le monde familier s'effrite comme un décor de carton-pâte. Le rire devient alors un rituel d'évasion, une catharsis capable de déjouer la peur qui hanta l'enfance du dramaturge. Il y a là une énergie cannibale, un hédonisme de la confusion qu'Arrabal appelle volontiers le "panique" : tout à la fois un happening et un opera mundi, une tragédie et une farce, un mélange de répugnant et de sublime, de mauvais goût et de raffinement, de vulgarité et de poésie... C'est ce sens du paradoxe qui fait l'originalité d'Arrabal : le réel ici est toujours magique..." Dictionnaire des littératures de langue française (Bordas).
"Humbles paradis s'ouvre comme un écrin où scintillent de petits joyaux d'humour et de fraîcheur, une série de poèmes consacrés aux insectes, minuscules jouets que la Nature donne aux enfants et que l'adulte n'a pas oubliés. Matière à la fois humble et prodigieuse, travaillée en orfèvre par un poète qui se souvient du Siècle d'Or espagnol. Cette Première anthologie poétique offre également au lecteur des extraits de La Pierre de la Folie, l'oeuvre qu'André Breton avait tant prisée, et divers poèmes inédits qui nous dévoilent l'aspect le moins connu du talent d'Arrabal, celui pourtant auquel il tient le plus et qui se révèle fascinant." J.-F. Forneret (1985).
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Enfermé dans une chambre aux murs nus, le nain Hyéronymus y subit, de la part de deux femmes, Altagore et Lis, qui, chaque jour, viennent lui rendre visite, une double initiation : à la vie sexuelle et à la connaissance. Arrabal nous montre la première de ces initiations sous la forme d'une étrange et perverse aliénation, tandis que la seconde semble se sublimer dans une mythologie magique. Chaque jour, ce rite se perpétue comme un cérémonial obsessionnel et nécessaire. Cependant, par la fenêtre large ouverte sur la rue, Hiéronymus contemple une interminable procession grimaçante et dramatique, parodique et burlesque, se déployer à la façon d'une scène peinte par Jérôme Bosch ou par Goya (de ce dernier, une toile célèbre donne d'ailleurs son titre au livre d'Arrabal). Ainsi défile, tel le film d'un cauchemar, la représentation de l'histoire et de la vie sociale. A la fin du récit, Hiéronymus s'échappe de sa cellule et descend dans l'avenue se joindre au cortège. Les clés ne manqueront pas aux lecteurs pour interpréter cette allégorie fascinante ; mais aucune, heureusement, n'en épuise le mystère.
Enfermé dans une chambre aux murs nus, le nain Hyéronymus y subit, de la part de deux femmes, Altagore et Lis, qui, chaque jour, viennent lui rendre visite, une double initiation : à la vie sexuelle et à la connaissance. Arrabal nous montre la première de ces initiations sous la forme d'une étrange et perverse aliénation, tandis que la seconde semble se sublimer dans une mythologie magique. Chaque jour, ce rite se perpétue comme un cérémonial obsessionnel et nécessaire. Cependant, par la fenêtre large ouverte sur la rue, Hiéronymus contemple une interminable procession grimaçante et dramatique, parodique et burlesque, se déployer à la façon d'une scène peinte par Jérôme Bosch ou par Goya (de ce dernier, une toile célèbre donne d'ailleurs son titre au livre d'Arrabal). Ainsi défile, tel le film d'un cauchemar, la représentation de l'histoire et de la vie sociale. A la fin du récit, Hiéronymus s'échappe de sa cellule et descend dans l'avenue se joindre au cortège. Les clés ne manqueront pas aux lecteurs pour interpréter cette allégorie fascinante ; mais aucune, heureusement, n'en épuise le mystère.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
"Absorbé en lui-même, Clergue avec sa Passion drape de stupeurs son innocence et de méditations sa spontanéité. Son essence ne parvient à s'extérioriser que sous forme de couleurs, rites, brûlures et cérémonies : ses photos sont inévitablement exactes en leur prodigieuse acuité. Leurs tons froids et chauds s'entrechoquent, le sabbat, la danse macabre, les vanités s'y mêlent aux évolutions du torero qui renoue ainsi avec les origines sacrées de sa fonction. Le rythme, en pénétrant son oeuvre, s'adapte et ondule dans les extrémités du hasard."
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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