"Non pas lire, mais dévorer les livres, en faire son souffle et son sang. Aimer, être à la hauteur de l'amour. Etre grisé par la musique de Bach qui a "un goût d'éternité". Contempler la beauté d'un tilleul, d'un ciel bleu, d'un paysage de Caspar David Friedrich. Avoir vécu avec Breton, Aragon, Bataille, Barthes, Bernard Noël, mais aussi avec tant d'écrivains et philosophes morts et pourtant si vivants.
Avoir connu, grâce à eux et à sa compagne, Lola, sa "part d'infini". Jérôme Peignot a 94 ans. Ma part d'infini est le roman de sa vraie vie. Car il s'agit, dans ce dernier livre, de l'espérance d'une mort heureuse. Ce qui lui fait croire que sa mort sera heureuse, c'est notamment la beauté de la nature. Octobre, où "le ciel est d'un bleu très fin et le soleil radieux", où "le tilleul dans sa cour n'est plus que de l'or".
Février, le plus joli mois de l'année, où il regarde le même tilleul, les branches nues, comme un dessin de Klee. "C'est la joie d'un arbre, l'hiver quasi vaincu, la mort ramenant à la vie. " Jérôme Peignot est littéralement grisé - ce mot revient souvent dans son roman. Il dit : "ma part d'infini est là toute entière". Alors, que "demander de plus pour mourir" " Jacques Sojcher
Recueil de poésie visuelle recomposé à la faveur de cette réédition, les «Typoèmes» de Jérôme Peignot réinventent une lecture typo-graphique et ludique du monde, comme autant d'images alphabétiques nouvelles pour « «re»«trouver l'étymologie graphique des êtres et des choses »».
Poète, romancier, essayiste, Jérôme Peignot a grandi parmi les casses de la célèbre fonderie Deberny et Peignot. Spécialiste de la typographie et proche du groupe de l'Oulipo, il s'intéresse à la poésie visuelle, forme poétique héritière des calligrammes de Guillaume Apollinaire, dès les années 1970. Avec lui, le poème devient forme : débarrassé des phrases, des articulations, il est un dessin. Jouant des mots, des assemblages, des structures littéraires et de la linguistique, Jérôme Peignot dessine une image poétique. Une nouvelle langue apparaît dans laquelle jeux, imaginaire et stylistique titillent l'imagination du lecteur. Sous la lecture, la forme poétique se métamorphose, se décrypte. Tels des hiéroglyphes, les Typoèmes de Jérôme Peignot convoquent l'imagination visuelle, explorent et bousculent le sens.
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L'auteur.
Né en 1926, Jérôme Peignot a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire de l'écriture parmi lesquels De l'écriture à la typographie et Histoire et art de l'écriture, ainsi que sur le développement de la typographie, tel L'alphabet des lettres, le petit Hamburgefons. Romancier, il est également auteur de sonnets, dont Les cent sonnets de Ker Borny (2008). Depuis 1974, ses poèmes visuels ont fait l'objet de multiples publications, Le Pense-bêtes (1974), Typocédaire (1981), Typoésie (1993), Toutes les pommes se croquent (1996).
" Si le mot amour est prononcé entre eux je suis perdu ", dit le comte Mosca en voyant s'éloigner la voiture qui emporte la Sanseverina et Fabrice.
Le propos de Stendhal méritait d'être analysé. Du rôle que joue l'amour dans l'apparition du langage, significatif dans le Véda comme dans les jeux de Brisset, à la valeur du silence dont témoigne la légende de Tristan et Iseut en passant par le pouvoir des mots d'amour tantriques, cet essai relève nombre des interactions de l'amour sur le langage. Chacun à sa manière, Blake, Fourier et Bataille démontrent qu'il n'est possible de dire l'amour qu'en transgressant le langage ordinaire.
De leur côté, parlant d'amour, les sorcières comme les kabbalistes parlent à côté de ce qu'ils disent. A eux seuls ces décalages prouvent déjà que le langage de l'amour est une parole sacrée. Les poèmes gnostiques comme les romans de la Quête du Graal ou l'Hypérion de Hölderlin, par leur seule beauté, le confirment. Au reste, les adamites et les troubadours ne l'ont-ils pas associé à la musique des sphères ? Et si le langage lui-même n'était que le signe d'une blessure, d'une chute, le sang de l'Androgyne ?
"Jérôme Peignot fait sienne la conviction de Raymond Queneau selon laquelle le sonnet est ""la forme la plus aboutie de la littérature française"" et présente ici 224 poèmes dans un recueil nostalgique. Les souvenirs de jeunesse fusent, les visions de Paris ricochent, les mots d amour s échangent et le ciel est partout."
Adolescent, Jérôme Peignot a refusé de serrer la main de Drieu la Rochelle. Plus tard, il a connu intimement ou simplement rencontré Paul Valéry et Blaise Cendrars, Colette et Aragon, Georges Bataille et Michel Leiris, Roland Barthes et Michel Foucault, mais aussi Matisse, Picasso, Chaplin, Poulenc et bien d'autres.
Ce beau récit nourri de détails surprenants est le film de toute une époque dont nous sommes les spectateurs éblouis.
Portraits en miroir est une galerie de portraits vivants, saisis dans leur contexte par le regard myope de Jérôme Peignot qui se réflète dans les miroirs de sa mémoire.
C'est une traversée du vingtième siècle par un auteur juvénile de quatre-vingt dix ans. Une autobiographie indirecte qui se lit comme un vrai roman.
En matière de vignettes, le fin du fin est de donner l'impression d'avoir changé de motifs sans l'avoir fait, ou bien de ne pas en avoir changé quand on l'a fait.
C'est un langage sous le langage, un susurrement. D'instinct, en 1500, à Venise, l'imprimeur humaniste Alde Manuce sentait qu'en choisissant la feuille de vigne comme mètre étalon de l'ornementation typographique, non seulement il ne se mettait pas en contradiction avec l'écriture littéraire, mais encore que, d'avance, il s'inscrivait dans l'ivresse de la lecture. Fleurons, vignettes simples ou à combinaisons, vignettes figuratives : " n'oubliez pas que la typographie suit elle aussi les caprices de la mode.
Deberny & Peignot créent la mode typographique ", grâce aux plus grands créateurs de leur époque : Grasset, Auriol, Bellery-Desfontaines, Giraldon, Marty, Mucha, Naudin, Roubille, Roy, Verneuil et la génération suivante : Ben Sussan, Cassandre, Hofer, Latour... A vous de jouer !
Depuis que je les ai lus, les sonnets de Jérôme m'obsèdent, sans que je ne parvienne à savoir pourquoi. On ne peut les prendre que pour ce qu'ils sont : rayonnants d'un sens, que, dans son entier, on ne connaîtra sans doute jamais. Frédéric Sojcher
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Tous les courriers du coeur, selon Jérôme Peignot, signifient : "Je ne l'aime pas. Elle (ou il) ne m'aime pas. Que faire ?" En publiant ses "Jérômiades III", il choisit honnêtement, cruellement, de nous donner ce qui pourra paraître comme le contraire d'un "roman d'amour". Pourquoi "L'or des fous" ? Parce que cette pyrite de fer, qui brille au soleil, fascinait les Incas. Ils la prenaient pour de l'or. Ils inventaient l'or. De même, l'amant qui regarde les larmes couler, ce malade, devient son propre médecin. Il lui semble qu'il va inventer l'ordonnance idéale : celle d'un bonheur lucide.
Tous les courriers du coeur, selon Jérôme Peignot, signifient : "Je ne l'aime pas. Elle (ou il) ne m'aime pas. Que faire ?" En publiant ses "Jérômiades III", il choisit honnêtement, cruellement, de nous donner ce qui pourra paraître comme le contraire d'un "roman d'amour". Pourquoi "L'or des fous" ? Parce que cette pyrite de fer, qui brille au soleil, fascinait les Incas. Ils la prenaient pour de l'or. Ils inventaient l'or. De même, l'amant qui regarde les larmes couler, ce malade, devient son propre médecin. Il lui semble qu'il va inventer l'ordonnance idéale : celle d'un bonheur lucide.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.