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Éditeurs
Prix
Philippe Rey
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Un premier roman à l'écriture ciselée et aux multiples rebondissements, l'histoire d'une vie bouleversée par l'amour et un vent de liberté.
Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une soeur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L'ouverture par Tarek d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile. Comment celui qui n'a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.
Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse, Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité. -
Un magistral roman d'apprentissage, une saisissante enquête sur les traces d'un mystérieux auteur menée par un jeune écrivain africain à Paris Prix Transfuge du meilleur roman de langue française En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 :
Le Labyrinthe de l'inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de Rimbaud nègre , depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s'engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, où il affronte les grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l'Argentine, quelle vérité l'attend au centre de ce labyrinthe ?
Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l'accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s'observent, discutent, boivent, font beaucoup l'amour, et s'interrogent sur la nécessité de la création à partir de l'exil. Il va surtout s'attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda...
D'une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l'exigence du choix entre l'écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d'amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. -
Le terrifiant récit d'un médecin prêt à toutes les expérimentations dans un asile pour femmes au XIXe siècle pour se faire un nom dans la recherche médicale.
Humilié par une accusation mettant en cause son professionnalisme, le Dr Silas Weir, " père de la gyno-psychiatrie " au XIXe siècle, est contraint d'accepter un poste à l'Asile des femmes aliénées de Trenton, dans le New Jersey, où il sera autorisé à poursuivre sa pratique, sans contrôle pendant des décennies. Il s'impose rapidement comme un pionnier de la chirurgie, sans hésiter à soumettre les femmes aux modes d'expérimentation les plus abjects. L'ambition de Weir est exacerbée par son obsession pour une jeune servante irlandaise, nommée Brigit, qui devient non seulement sa principale patiente, mais aussi l'agent de sa destruction.
Raconté par le fils aîné de Silas Weir, qui a répudié l'héritage d'un père trop brutal à ses yeux,
Boucher est un voyage cauchemardesque allié à une histoire d'amour inattendue, dont la conclusion sera surprenante.
Appuyé sur d'authentiques documents historiques, ce roman envoûte et tourmente, confirmant le talent de Joyce Carol Oates pour explorer les régions les plus sombres de la psyché américaine. -
Un thriller corrosif et brillamment orchestré aux frontières de l'horreur.
Hannah et Wes Jarrett forment l'une des familles les plus en vue de l'élite blanche et bourgeoise de Detroit, en cette fin des années 1970. Entre les galas caritatifs et les déplacements d'affaires, ils se croisent à peine, et n'ont plus en commun que leurs deux enfants, choyés par la gouvernante. Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, des gros titres abominables font la une des journaux : des corps de garçons sont retrouvés nus, sans vie, comme exposés au public. Un meurtrier dont on ne sait rien, que les médias s'empressent de nommer Babysitter.
Alors que la peur couve dans les foyers, Hannah ne se reconnaît plus. Elle, l'épouse fidèle, recherche excitation et aventure auprès d'un mystérieux amant, dont elle ne connaît que les initiales : Y. K. Cependant qu'un piège dévastateur semble se refermer sur elle, les crimes de Babysitter se multiplient...
Portrait âpre et percutant d'une élite blanche américaine isolée du monde, Babysitter est un roman fiévreux et corrosif, brillamment orchestré. Corruption des forces de police, hypocrisie, prédation sexuelle, fureur et misogynie des hommes, Joyce Carol Oates n'épargne rien ni personne, et surtout pas les lecteurs. -
Un premier roman captivant qui imagine la périlleuse et controversée restauration de La Joconde, le plus célèbre tableau du monde
Aurélien est directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné - une femme énergique d'un pragmatisme désinhibé -, et d'implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de
La Joconde.
À contrecoeur, Aurélien part à la recherche d'un restaurateur assez audacieux pour supporter la pression et s'attaquer à l'ultime chef-d'oeuvre. Sa quête le mène en Toscane, où il trouve Gaetano, personnalité intense et libre. Face à
Monna Lisa, l'Italien va confronter son propre génie à celui de Vinci, tandis que l'humanité retient son souffle...
Ce roman au style vif porte un regard acéré sur la boulimie visuelle qui caractérise notre époque, sur notre rapport à l'art et notre relation au changement. Paul Saint Bris met en scène une galerie de personnages passionnants en action dans le plus beau musée du monde. Jusqu'au dénouement inattendu, il démontre, avec humour et brio, que l'allègement des vernis peut tout autant bénéficier aux oeuvres qu'aux êtres qui leur sont proches. -
À Old Ox, en Géorgie, sonnent les dernières heures de la guerre de Sécession : l'émancipation des esclaves est proclamée. À quelques kilomètres de leur ancienne plantation, Prentiss et son frère Landry savourent amèrement leur liberté dans un monde qui ne leur offre aucun travail. Tandis qu'ils s'apprêtent à passer la nuit dans la forêt, ils sont découverts par le propriétaire du domaine, George Walker, hanté par la récente annonce de la mort au combat de son fils Caleb.
Quand George, perdu, accepte d'être guidé par les deux jeunes hommes vers sa maison, il voit en eux un moyen d'apaiser son chagrin et leur propose, contre rémunération, de les aider, lui et sa femme Isabelle, à cultiver leurs terres. Des liens inattendus de confiance se tissent entre ces êtres tourmentés, jetés dans une société qui leur reste inhospitalière, et trouvant refuge dans la quiétude d'une nature luxuriante. Jusqu'au jour où Caleb revient frapper à la porte de ses parents...
En portant un regard moderne sur une période sombre de l'histoire, Nathan Harris signe un roman impressionnant de maturité et de maîtrise. Ses héros, premières victimes de la longue et persistante ségrégation américaine, parviendront-ils à garder espoir, à survivre face au déferlement de bruit et de fureur ? -
Le désastre de la maison des notables
Amira Ghenim
- Philippe Rey
- Roman Etranger
- 22 Août 2024
- 9782384820924
Un roman choral ambitieux, une fresque familiale sur plus d'un demi-siècle d'histoire et de combats pour les droits des femmes en Tunisie.
Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes.
Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d'entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d'origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes.
Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles ainsi que leurs domestiques reviennent lors des décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette funeste soirée. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d'autres et renverse la perspective. Avec jubilation le lecteur rassemblera les pièces pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à Zbeida Rassaa.
Le désastre de la maison des notables transpose plus de cinquante ans d'histoire tunisienne - de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 - et de combats pour les femmes. Remarquable de maîtrise, d'un style limpide, d'une construction astucieuse, cet éblouissant roman choral met en scène des personnages envoûtants et inoubliables. -
Bouleversant, ce roman francophone africain est le premier à aborder de manière frontale la question explosive de l'homosexualité sur le continent Tout part d'une vidéo virale, au Sénégal. On y voit comment le cadavre d'un homme est déterré, puis traîné hors d'un cimetière par une foule. Dès qu'il la visionne, naît chez Ndéné Gueye, jeune professeur de lettres déçu par l'enseignement et fatigué de l'hypocrisie morale de sa société, un intérêt, voire une obsession, pour cet événement. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-on exhumé son corps ? À ces questions, une seule réponse : c'était un góor-jigéen, disait-on, un homme-femme . Autrement dit, un homosexuel.
Ndéné se met à la recherche du passé de cet homme, et va même rencontrer sa mère. Autour de lui, dans le milieu universitaire comme au sein de sa propre famille, les suspicions et les rumeurs naissent, qui le déstabilisent, au point de troubler sa relation avec son amie Rama dont il est fortement amoureux, Rama à la bouche généreuse et à la chevelure mystérieuse...
D'une écriture fiévreuse, Mohamed Mbougar Sarr signe ici un roman bouleversant sur la seule grande question qui vaille aux yeux de son héros : comment trouver le courage d'être pleinement soi, sans se trahir ni se mentir, et quel qu'en soit le prix ? -
Originaires du Massachusetts, Michaela et Gerard s'installent pour huit mois dans un institut universitaire renommé de Santa Tierra, au Nouveau-Mexique. Mariés depuis une dizaine d'années, ils voient dans ces paysages d'une beauté saisissante, quoique étrange, l'occasion de vivre enfin leur voyage de noces. Mais à peine sont-ils arrivés que Gerard, victime d'une mystérieuse maladie, est hospitalisé d'urgence. Loin de ses proches, Michaela est subitement confrontée à la terrifiante et vertigineuse perspective du veuvage.
Joyce Carol Oates livre le récit fiévreux d'une femme qui a trouvé dans le rôle d'épouse sa force d'accomplissement et qui, à tout juste trente-sept ans, est appelée à s'occuper de son mari mourant. Tandis que Michaela exhorte désespérément Gerard à respirer, elle se demande si son amour, aussi puissant soit-il, suffira à le sauver. Gouvernée par son chagrin, Michaela perd pied, confond le passé et l'avenir, redoute sa propre mort sur ces terres arides et poussiéreuses aux dieux-démons omniprésents.
Respire... explore avec ferveur le sentiment de loyauté attaché à l'amour conjugal, et questionne : comment rester fidèle à soi-même alors que l'être que l'on admire le plus est sur le point de disparaître ? -
Un récit de deuil, juste et pudique, en forme d'hommage à ces animaux qui jouent un rôle plus important qu'on ne veut parfois l'admettre dans nos vies. Une célébration des vies minuscules en littérature.
Comment faire face à l'absence d'un animal disparu ? Combien de temps la douleur est-elle tolérée par les familles, les amis, les collègues ? Et de quoi cette douleur est-elle le nom ?
Quand son chat de onze ans succombe au mal qui le ronge, Pauline Le Gall est effondrée. Elle décide alors de prendre à bras-le-corps cette peine trop souvent méprisée, pour en rendre compte au plus près. Du cabinet du vétérinaire qui piquera le petit chat au massif de fleurs dans lequel il sera enterré, de la table de travail où il lui tenait compagnie à la flaque de soleil où il aimait se prélasser, c'est toute une cartographie intime qui s'écrit. Cherchant secours dans la littérature, la musique ou le cinéma, de Joan Didion à Joni Mitchell, Pauline Le Gall pose des mots délicats sur un amour que l'on dit peu. En filigrane se déploie la texture du quotidien : l'écriture, le couple, le déracinement, le rapport à la mort, mais aussi à la joie. -
Enfant, Emanuele a appris très vite que pour survivre dans l'orbite de son père, il était préférable qu'il reste un personnage secondaire. Même si sa mère répétait à tout bout de champ "Tu sais comment il est", Emanuele n'a jamais vraiment su qui était cet homme imprévisible, dont il hérite d'un appartement encore imprégné du souvenir de vies guéries et redressées. Car son père, Mario Trevi, était un psychanalyste jungien renommé, professeur-guérisseur, "magicien" capable de réparer les êtres blessés.
En s'installant dans ce logement, Emanuele constate des traces d'une mystérieuse "visiteuse" nocturne qui entre à son insu et se plaît à déplacer des objets. Il emploie une aide-ménagère, qui fait plus de désordre que de ménage, au point qu'il rêve de la licencier. Puis, presque malgré lui, il entame une relation avec la cousine de cette dernière, Paradisa, jeune prostituée péruvienne.
Cherchant coûte que coûte à résoudre l'énigme de la vie de son géniteur, Emanuele revisite l'histoire familiale, l'enfance de son père ainsi que son passé de résistant communiste. En mêlant souvenirs personnels, littérature et psychanalyse, l'auteur tente de saisir la vérité des événements et des êtres.
Emanuele Trevi signe ici son roman le plus personnel. Dans un style limpide, il livre un texte enlevé et tendre, drôle et inattendu. -
Douze nouvelles audacieuses et cruelles par la maîtresse du genre.
Une adolescente est tourmentée par sa soeur jumelle, qui grandit sous la forme d'une excroissance crânienne et s'efforce de prendre sa place ; une mère passe des heures à surveiller son nourrisson à travers un babyphone vidéo, jusqu'à l'obsession ; pourtant décidée à séduire son mentor, une brillante étudiante tombe en disgrâce ; des lycéennes créent un savant dispositif pour se venger de prédateurs sexuels ; une femme harcelée par un anonyme fait l'erreur de se confier à un ancien amant : les personnages de ce recueil de douze nouvelles, toutes plus troublantes et cruelles les unes que les autres, sont confrontés à une réalité mouvante et se livrent à de périlleuses manoeuvres.
Joyce Carol Oates explore avec un brio renouvelé la complexité du lien filial et la solitude des mères, les rapports de force entre les êtres et les aléas de la vie, ou imagine l'effondrement prochain de nos sociétés. Chacune de ces histoires agit comme un miroir grossissant de notre époque. En créant des mondes d'obsession érotique et d'idéalisme contrecarré, Joyce Carol Oates provoque, étonne, hypnotise. -
Le premier recueil de poésie traduit en français de la grande Joyce Carol Oates Dans une langue brûlante, Joyce Carol Oates interroge et dénonce une Amérique amnésique car malade. Qu'elle apostrophe Marlon Brando en enfer ; qu'elle s'interroge sur les dérives passées de la science lors d'expériences sur des enfants ou des singes ; qu'elle martèle les raisons qui mènent les femmes à un avortement ; qu'elle décrive le destin d'un vieux hobo de retour chez lui dans un quasi-anonymat, Joyce Carol Oates est à la croisée de l'intime et du politique.
Ses poèmes disent la peur de la perte, le vide intérieur, la terre boueuse de sang et les hommes ivres de pouvoir. Premier recueil de poèmes traduit en français de la grande Joyce Carol Oates, Mélancolie américaine explore les contradictions d'une nation perpétuellement en quête d'un ordre social qu'elle ne cesse pourtant de faire éclater au nom d'une mythique et illusoire gloire passée. -
2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d'une petite ville de l'Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l'un des « médecins avorteurs » du centre.
De façon éblouissante, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier. Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l'accident qui a causé la mort d'une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer.
Dans un camp comme dans l'autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d'Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l'avortement. En particulier les filles des deux hommes, Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, obsédées par la mémoire de leurs pères.
La puissance de ce livre réside dans l'humanité que l'auteure confère à chacun des personnages, qu'ils soient « pro-vie » ou « pro-choix ». Sans jamais prendre position, elle rend compte d'une réalité trop complexe pour reposer sur des oppositions binaires. Le lecteur est ainsi mis à l'épreuve car confronté à la question principale : entre les foetus avortés, les médecins assassinés ou les « soldats de Dieu » condamnés à la peine capitale, qui sont les véritables martyrs américains ?
Joyce Carol Oates offre le portrait acéré et remarquable d'une société ébranlée dans ses valeurs profondes face à l'avortement, sujet d'une brûlante actualité qui déchire avec violence le peuple américain.
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48 indices sur la disparition de ma soeur
Joyce Carol Oates
- Philippe Rey
- Roman Etranger
- 14 Mars 2024
- 9782384820740
Tandis qu'une jeune artiste disparaît mystérieusement, sa soeur cadette décide de rassembler les indices afin de faire la lumière sur son sort
Qu'est-il arrivé à Marguerite Fulmer ? Le 11 avril 1991, la jeune artiste à qui tout réussissait a quitté la demeure familiale, pour ne jamais revenir. Sans laisser la moindre explication, juste une chambre en désordre. Vingt-deux ans plus tard, sa soeur Georgene, mouton noir de la famille, entreprend de traquer en quarante-huit chapitres les maigres indices susceptibles d'élucider cette disparition : à commencer par une " robe-nuisette " Dior en soie blanche abandonnée sur le sol...
Peu à peu, Georgene résout une partie de l'énigme mais reste confrontée aux questions lancinantes : Marguerite s'est-elle enfuie pour échapper à l'un de ses soupirants ? A-t-elle été la victime d'un tueur en série local ? Ou assassinée par son mentor et collègue, le peintre Elke, qui a exploité sa mort dans une collection de tableaux macabres ? Mais les ruminations de la cadette révèlent aussi son caractère jaloux et instable. Serait-elle à l'origine de l'irréparable ?
Récit fragmenté où Joyce Carol Oates démontre une fois encore un art du suspense inégalé,
48 indices sur la disparition de ma soeur dresse les portraits kaléidoscopiques d'une femme, dont la mémoire est honorée de tous, et de sa soeur, élevée à l'ombre d'une idole trop vite façonnée. Un jeu de piste délicieusement féroce. -
Un simple néon bleu aperçu dans la vitrine d'un café, et l'esprit de Juliana se trouve brusquement cloué par d'incessants flash-backs. Les lettres clignotantes et disloquées ramènent la jeune femme tout juste enceinte, et visiblement heureuse, à ces nombreux hommes, dans ces nombreux bars, qui ont jadis croisé sa route, tandis que l'alcool coulait à flots. Lui reviennent alors plus vives que jamais ces années d'étourdissements, de violences, d'abus.
Des neuf autres nouvelles qui composent ce recueil d'histoires mystérieuses à suspense, qui saurait désigner la plus perturbante ? Un entretien en huis-clos entre une enseignante et un étudiant, prétendu vétéran de guerre, enragé par les appréciations de la professeure ? Un écrivain en mal d'inspiration, soudainement pris d'une fascination morbide pour une fragile caissière de supermarché ? Un adolescent chargé de s'occuper d'une mère malade qui se réfugie dans les délices de la cigarette électronique ? Une femme d'âge mûr propulsée dans une affreuse réalité alternative, après un accident de voiture ? Ou une poupée-clone de Marilyn Monroe qui propose ses services à des hommes libidineux réunis pour une vente aux enchères ?
Entre folie, harcèlement, fuite et enfermement, Joyce Carol Oates met en scène une variété sombre et inquiétante de femmes prises au piège, physiquement ou symboliquement. Pour le plus grand effroi des lecteurs. -
Lorsque la chanteuse Joséphine Coll est engagée pour une série de concerts sur le Spirit of Ulysse, bateau de croisière en Méditerranée, elle embarque ses parents et son frère. Car il leur est inconcevable de ne pas passer le 8 juillet ensemble, date anniversaire de la mort de Baptiste, fils aîné de la famille, qui a chuté lors d'une session d'escalade dans l'Ardèche, vingt-six ans plus tôt.
En vacances sur le même bateau, se trouve un couple adultérin : durant des années Laure a imploré son amant Cédric de quitter son épouse. Elle lui lance un dernier ultimatum, mais, le matin du quatrième jour, elle se jette subitement à la mer.
Constatant l'impasse de l'enquête menée par l'inspecteur de police dépêché à bord, Joséphine, bouleversée par la mort de Laure, remonte le passé. Provocatrice au verbe cru, rock et corrosif, souvent drôle, parfois désespérée, mais si attachante, elle dynamite les hypocrisies de notre temps, tandis qu'elle se rapproche de la vérité. Et si ces deux drames, l'accident de Baptiste et le suicide de Laure, n'étaient pas étrangers l'un à l'autre ? Et si le coeur de l'énigme se nichait dans les gorges de l'Ardèche, à la sidérante beauté ?
Dans La spirale du milan royal, Vincent Maillard s'attaque à la lâcheté, dévoile les dérives de la société actuelle et rend hommage au courage d'une famille en deuil. Un roman d'une construction parfaite, au style savoureux. -
Les trois femmes de ma vie
Dominique Fernandez
- Philippe Rey
- Roman Francais
- 3 Octobre 2024
- 9782384821143
Dans un texte intime, Dominique Fernandez rend hommage aux trois femmes exceptionnelles qui l'ont aidé à se construire : sa grand-mère paternelle, sa mère et son épouse.
" Trois femmes, de trois générations, trois femmes très éloignées l'une de l'autre par l'âge, le milieu social, le tempérament, le parcours dissemblable, mais ayant eu le courage de triompher des obstacles qui en auraient abattu de moins énergiques. Trois figures au-dessus du commun, Jeanne, Liliane, Diane, la grand-mère, la mère, l'épouse. "
Dominique Fernandez
Pour la première fois, Dominique Fernandez se confie sur les trois femmes qui l'ont façonné. Sa grand-mère paternelle, Jeanne, veuve à trente-sept ans, décida de prendre son essor professionnel (elle fut rédactrice de
Vogue) et de mener dès 1905 la vie d'une des premières femmes émancipées. Sa mère, Liliane, fille d'instituteurs auvergnats, devenue normalienne et agrégée, capable d'affronter les circonstances les plus difficiles après avoir divorcé avant-guerre de l'écrivain, critique et éditeur Ramon Fernandez, ne concevant d'autres moyens de survie que le travail, la discipline et la dévotion à ses enfants. Enfin son épouse, Diane, amoureuse de la vie, de la beauté, de la littérature (romancière, critique, membre du jury du prix Femina), Diane que Dominique Fernandez connut en Italie dans les années cinquante et qui l'initia au bonheur, lui le jeune adulte tourmenté et homosexuel, en devenant sa femme pendant dix ans.
Dans cette passionnante traversée d'un siècle où le tragique de l'histoire n'atténue en rien la passion de la littérature et des arts, Dominique Fernandez fait le portrait de ces trois femmes exceptionnelles, explorant leurs lumières comme leurs ombres, et exprime en des mots précis et émouvants l'étendue de sa gratitude à leur égard. -
Drame familial intergénérationnel, l'histoire éblouissante de deux mères confrontées aux affres de la maternité, l'une en temps de Grande famine de la pomme de terre en Irlande, l'autre dans le New York contemporain, par l'autrice du roman au succès international American Dirt.
Majella vient de donner naissance à son premier enfant. Malgré l'amour qu'elle porte à sa fille, elle se sent étrangère à sa nouvelle vie. Épuisée et au bord de la folie dans la maison de son enfance du Queens, elle découvre au grenier le journal oublié d'une femme dont le nom, griffonné fiévreusement sur la couverture, lui est inconnu : Ginny Doyle. Tandis que Majella se plonge tout entière dans ce mystère, c'est
son histoire familiale qui se révèle à elle. Car en 1848, pour échapper à la Grande Famine de la pomme de terre, Ginny Doyle a fui l'Irlande et s'est embarquée vers l'Amérique dans des circonstances plus que troubles.
Décidée à découvrir la vérité sur son héritage, Majella explore le passé de Ginny et se retrouve confrontée à des secrets profondément enfouis. Tandis qu'elle-même renoue avec sa propre mère, elle apprend que Ginny a dû abandonner ses quatre jeunes enfants et accepter à plein temps un travail de femme de chambre pour sauver sa famille. Que s'est-il passé durant ces terribles années de famine ? Majella est assaillie de doutes : si Ginny est bien son aïeule, est-elle à son tour génétiquement condamnée à être une mauvaise mère ?
Avec un réel talent de conteuse, Jeanine Cummins donne voix à deux générations, entre l'Irlande du milieu du XIXe siècle et le New York des années 2010. Histoire de sacrifices, de vulnérabilité et de courage devant l'adversité,
La branche tordue fait le portrait bouleversant de deux femmes reliées par bien plus que le sang : par l'amour qu'elles portent à leurs enfants. -
Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l'optimiste Ursula, et le doux Toby.
Comblée, Eleanor vit l'accomplissement d'un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au coeur de la nature, tissée de fantaisie et d'imagination, lui offre un bonheur inespéré. Et si entre Cam et Eleanor la passion n'est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important : leur famille. Jusqu'au jour où survient un terrible accident...
Dans ce roman bouleversant, Joyce Maynard emporte le lecteur des années 1970 à nos jours, liant les évolutions de ses personnages à celles de la société américaine - libération sexuelle, avortement, émancipation des femmes jusqu'à l'émergence du mouvement MeToo... Chaque saison apporte son lot de doute ou de colère, mais aussi de pardon et de découverte de soi.
Joyce Maynard explore avec acuité ce lieu d'apprentissage sans pareil qu'est une famille, et interroge : jusqu'où une femme peut elle aller par amour des siens ? Eleanor y répond par son élan de vie. En dépit de ses maladresses, son inlassable recherche du bonheur en fait une héroïne inoubliable, dans sa vérité et sa générosité.
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En accompagnant son ami Hocine dans ses longues marches à travers le 93, lieu de naissance et de vie de ce documentariste franco-algérien, la narratrice s'aperçoit qu'elle ne connaît de ce département que les clichés rabâchés par les médias, qui se résument aux cités déglinguées et aux points de deal. D'origine allemande, elle habite pourtant depuis des décennies à deux pas de là, dans le XIXe arrondissement de Paris.
Ensemble, ils vont sillonner la Seine-Saint-Denis, visiter le cimetière musulman de Bobigny situé entre une décharge et une casse de voitures, où est enterré le champion olympique Boughera El Ouafi, et découvrir la maison dans laquelle " est né " Astérix, tout près du lieu de mise au jour d'une immense nécropole gauloise. Ils finiront par tomber sur un café, tenu d'une main douce par Rachid, d'origine kabyle, réunissant des hommes et des femmes, des Français " d'ici ou d'ailleurs ", jeunes, vieux, immigrés, anciens combattants. Un lieu de rencontre qui deviendra le coeur battant du récit.
Pendant qu'ils explorent ce territoire profondément marqué par l'Histoire, à commencer par l'époque coloniale et l'Occupation, les deux amis confrontent avec verve et ironie leurs points de vue, chacun enfermé dans le rôle qui lui a été assigné par son milieu de naissance. Mais est-ce une fatalité ? Est-il possible de s'en extraire ?
Neuf-trois est un roman d'apprentissage, une tentative de s'ouvrir à ce qu'on ne connaît pas, de prendre conscience de ses propres oeillères et de s'en défaire. -
Veuve au matin d'une nuit de noces hallucinante, lorsque son époux, un jeune pasteur, se suicide en se jetant dans les chutes du Niagara, Ariah Lit trell se considère désormais comme vouée au malheur. Pourtant, au cours de sa semaine de veille au bord de l'abîme, en attendant qu'on retrouve le corps de son mari d'un jour, La Veuve banche des Chutes (ainsi que la presse l'a surnommée avant d'en faire une légende) attire l'attention de Dirk Burnaby, un brillant avocat au coeur tendre, fasciné par cette jeune femme étrange.
Une passion improbable et néanmoins absolue lie très vite ce couple qui va connaître dix ans d'un bonheur total avant que la malédiction des chutes s'abatte de nouveau sur la famille.
Désamour, trahison, meurtre ? C'est aux enfants Burnaby qu'il reviendra de découvrir les secrets de la tragédie qui a détruit la vie de leurs parents. Une quête qui les obligera à affronter non seulement leur histoire person nelle mais aussi un sombre épisode du passé de l'Amérique : les ravages infligés à toute une région par l'expansion industrielle gigantesque des années 1950 et 1960, expansion nourrie par la cupidité et la corruption des pouvoirs en place.
Un roman aussi beau et tumultueux que ces chutes au charme maléfique.Joyce Carol OatesLes chutes " Le roman de Oates, sombre et envoûtant, ne laisse aucune chance au lecteur qui songerait à lui résister : on ne peut que tourner les pages, lire et lire encore, comme possédé par la force de l'orchestration. " Version femina " Amour et folie, cupidité et corruption sur fond de catastrophe écolo gique : rien n'échappe au regard rapace de Joyce Carol Oates. " Télérama " L'un des écrivains américains majeurs de notre temps. " Le Figaro " La profusion des personnages, la maîtrise de la construction, le rythme qu'elle impose font la réussite de ce grand roman. " Le Magazine littéraire " Non seulement on entend les chutes; mais on voit la brume épaisse qui les surplombe, on sent son parfum enivrant, on frissonne au contact de l'eau et parfois, on boit nous aussi la tasse. " Marianne " L'une des meilleures portraitistes contemporaine. " Madame Figaro " Joyce Carol Oates est l'impitoyable radiographe d'un pays en perdition morale. " Sud-Ouest Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, professeur de littérature à Princeton, titulaire de multiples récompenses littéraires (dont le prix Femina étranger en 2005 pour Les Chutes), Joyce Carol Oates occupe depuis longtemps une place au tout premier rang des écrivains contemporains. -
Les plus belles histoires juives - trésors de l'humanité - ici transformées en textes littéraires riches, drôles, au style savoureux et accessible, tout en gardant leurs inimitables chutes.
" Il n'est point besoin d'être juif pour comprendre mes histoires, ni pour en rire. Les histoires juives, patrimoine de l'humanité, s'adressent à tout le monde.
Ce volume parle d'amour (et de sexe), de mort, d'argent, de voleurs, de rabbins, de sportifs, de Napoléon, de présidents des États-Unis... Des premiers Juifs, Abraham et Sarah - qui s'esclaffent devant Dieu - à Freud, Pierre Dac et Woody Allen : même combat.
Une cinquantaine de récits, de nouvelles, de
vitsn, chargés autant de sagesse ou de morale que d'humour corrosif. S'achevant par leurs fameuses chutes inattendues et inimitables, leur intention littéraire dépasse celle de la simple blague. Intemporels, ils se trouvent déjà dans la Bible et dans le Talmud, se créent dans les
shtetlech d'Europe de l'Est, dans le Sentier parisien, jusqu'au Lower East Side de New York.
Je suis le passage libre entre ceux qui m'ont conté ces histoires et vous qui les lirez pour les réinventer, et les transmettre à votre tour. Plus vous y ajouterez votre esprit, vos humeurs, vos connaissances, vos ignorances, votre vie, mieux ce sera. "
Adam Biro -
Des nouvelles décapantes hantées par le deuil.
Seize nouvelles brutales et décapantes, parfois insoutenables. Certes, la prose de Joyce Carol Oates n'a jamais été recommandée comme berceuse mais, en ce qui concerne ce recueil, les enfants auront intérêt à aller se coucher encore plus tôt car, très vite, Oates se montre sans pitié pour eux. Bien entendu, les véritables aficionados en redemanderont.
Joyce Carol Oates a superbement disséqué le chagrin et le choc provoqués par la mort de son premier mari, et il n'est donc pas surprenant que la perte et le deuil soient les thèmes dominants de ce recueil rageur, dur et viscéralement dérangeant, écrit au lendemain du malheur. On y cherchera en vain la résignation de la veuve : Oates semble déterminée à nous convaincre que la femme en deuil est une sorte de coupable, une victime qui dans un sens mérite tout ce qui lui arrive (et ce n'est pas toujours tendre). La démonstration est réussie, et quel bonheur de lecture que ces pages qui font tomber les idoles et les clichés avec une santé, une énergie - et une plume - d'une jeunesse éblouissante.